Comment ne pas désespérer de l’Europe ? Si les citoyens des Vingt-Sept restent majoritairement attachés à l’idée européenne en général et à la monnaie commune en particulier, la crise de la zone euro, le Brexit (dont les effets positifs promis par ses soutiens sont proches du zéro pointé) et le réveil des impérialismes russe et chinois ayant calmé les ardeurs souverainistes, ils ne trouvent pas leur compte dans une Union perçue comme lointaine et échappant à tout contrôle, bref peu démocratique. Si rien n’est fait, la percée annoncée pour les élections européennes de juin des partis populistes et d’extrêmes droites (on leur prédit plus d’un quart des sièges), tous eurosceptiques ou europhobes, risque de s’amplifier élection après élection, ce qui condamnera à terme l’Union. D’autant que cette défiance n’est que le reflet de celle qui mine les démocraties nationales où, là aussi, le populisme fait des ravages.
Ainsi, le sondage Eurobaromètre du printemps 2024 montre que seuls 52 % des citoyens sont satisfaits du fonctionnement de la démocratie dans l’Union (53 % six mois auparavant) contre 42 % d’insatisfaits. Les taux les plus bas s’observent en France (39 % de satisfait), en Grèce (41 %) et à Chypre (44%), ces deux derniers pays ayant subi la férule de l