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Coupe du Roi : en Espagne, «la Gabarra» fait à nouveau chavirer Bilbao

Un million de personnes se sont réunies, jeudi 11 avril, le long du Nervion pour fêter la victoire de l’Athletic, quarante ans après le doublé de 1984. Les joueurs et le staff ont paradé à bord d’une péniche traditionnelle.
Un cortège de 160 embarcations s’est élancé sur le fleuve Nervion, le 11 avril à Bilbao. (Vincent West/Reuters)
publié le 12 avril 2024 à 15h18

L’attente était longue. La fête encore plus belle. Revêtus de rouge et blanc, plus d’un million de personnes se sont rassemblées, jeudi 11 avril, sur les deux rives du Nervion, fleuve qui traverse la plus grande ville basque, Bilbao. Ils célébraient la victoire de l’Athletic en finale de la Coupe du Roi, le 6 avril, face à Majorque, aux tirs au but. Quarante ans après le doublé championnat-coupe, le club et la ville ont donc décidé de ressortir la Gabarra, cette petite embarcation bleue devenue mythique depuis sa dernière traversée de la ville en 1984. C’est donc à bord de ce bateau, au repos depuis quatre décennies, que joueurs et staff ont paradé devant une foule en délire.

Dans la matinée, les premiers supporteurs, toutes générations confondues, ont commencé à s’installer le long du fleuve pour pouvoir apercevoir, ne serait-ce que quelques secondes, leurs héros. Habillés avec des chemises rayées aux couleurs du club, les coéquipiers des frères Williams ou d’Iker Muniain, capitaine des Lions, sont quant à eux montés sur le bateau, aux alentours de 16 heures. Fort de 160 embarcations, le maximum autorisé par la municipalité, et sur lesquelles des légendes de 1984 étaient présentes, le cortège s’est élancé depuis la Ria de Bilbao, l’embouchure des rivières Nervion et Ibaizábal.

Une parade de plus de trois heures

Diffusé sur les chaînes de télévision, et suivi en direct sur les réseaux sociaux, l’événement a pris une ampleur nationale. La parade, elle, a duré plus de trois heures. Au fur et à mesure que la Gabarra se rapprochait du cœur de la ville, la clameur s’intensifiait et les chants en l’honneur du club résonnaient de plus en plus fort. Après s’être arrêté quelques minutes devant le stade San Mames pour y jeter des pétales de fleurs, une tradition en hommage aux disparus, l’embarcation a continué son chemin jusqu’aux abords de la mairie. Là, les joueurs ont été accueillis par les élus, dont le maire de Bilbao, Juan María Aburto, juste avant de saluer les nombreux supporteurs présents en bas du balcon.

«Merci d’avoir fait de cette journée quelque chose d’incroyable», s’est exalté Ernesto Valverde au cours de la soirée, interrogé par les médias espagnols. De son côté, Iñaki Williams n’en revenait pas. «Je dois encore me pincer quand je vois ça», a-t-il déclaré auprès d’une chaîne locale. Iker Muniain était quant à lui sur son nuage : enfant du pays, il n’a pas même pas connu les festivités de 1984 : «On vous en parle, vous imaginez, vous regardez des vidéos… mais en le voyant depuis la Gabarra, c’est fou.»

Un symbole de la richesse du territoire

C’était un an plus tôt, lorsque le club remportait le septième championnat de son histoire en 1983, que «la Gabarra» était utilisée pour la première fois. Comme à son habitude, l’Athletic Bilbao, qui a pour politique de n’avoir que des joueurs basques dans son effectif, ne fait rien comme les autres. Après avoir écouté une chanson, qui fait mention de ce navire typique et symbole de la richesse du territoire à l’époque, un membre de la direction du club décide d’utiliser l’embarcation pour parader dans la ville. La Gabarra, qui n’a pas de moteur, et qui peut accueillir seulement soixante personnes à son bord, est alors rebaptisée Athletic. Depuis ce jour, elle n’a servi que pour fêter la victoire des rouges et blancs. Avec ses 80 tonnes, 18,5 mètres de long et 8,5 mètres de large, elle était même exposée depuis 2013 au Musée de la mer à Bilbao. Après une belle journée, le petit bateau va pouvoir bien se reposer jusqu’à la prochaine victoire des Lions.