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«Couperet»

Covid-19 : avec l’interdiction de danser, Berlin craint la nuit tombante

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Depuis le 28 décembre, il est interdit de danser dans les clubs de la capitale allemande, où on vient «clubber» depuis le monde entier. L’industrie, éreintée par une pandémie qui n’en finit plus, redoute des fermetures définitives.
Devant les portes du club berlinois Berghain, lundi, à la veille de sa fermeture. (JOHN MACDOUGALL/AFP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 31 décembre 2021 à 10h11

Victor préfère ne pas donner son nom. Quand on fréquente des soirées illégales pendant la pandémie, il vaut mieux rester incognito. Pour ce jeune clubbeur de 25 ans, il y a deux solutions pour sortir à Berlin : «Tu as le circuit officiel, qui est pratiquement mort, ou la nuit clandestine, très dynamique.»

«Nulle part ailleurs qu’à Berlin, il est aussi facile d’organiser des soirées illégales», explique Victor. Pendant tout l’été, la police a joué au chat et à la souris avec les raveurs dans les parcs et les forêts de la capitale. «Les flics étaient dépassés par la situation. Ils évacuaient, mais dès qu’ils étaient partis, tout le monde revenait au même endroit», raconte Wolfram, étudiant en design de 23 ans.

L’hiver, les fêtes sont organisées dans des structures existantes. Pour cela, Victor a rejoint un collectif sur la messagerie sécurisée Telegram. «Quand tu sors du métro près de l’endroit, tu mets ton téléphone en mode avion pour éviter que le regroupement soit repéré. Sur le chemin du club, il est important d’être discret. On chuchote. A l’entrée, on donne son nom, on montre son pass sanitaire et un test de moins de vingt-quatre heures. Les mesures sanitaires sont parfaitement respectées. Sinon, je n’irais pas», explique-t-il.

La solution du pass sanitaire doublé d’un test PCR avait été proposée par les clubs «officiels» pour rester ouverts. Ils sont allés jusqu’en justice pour obtenir gain de cause contre les restrictions. En vain. Avec