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Royaume-Uni

Crash en Inde : les proches du survivant «heureux» mais «le cœur brisé» pour son frère

La famille du passager ayant survécu à la catastrophe aérienne d’Ahmedabad, jeudi 12 juin, est tiraillée entre le soulagement de le savoir vivant, et la tristesse face à la mort de son frère, également dans l’avion.
Le Premier ministre indien, Narendra Modi, rendant visite à Viswash Kumar Ramesh, seul survivant du crash d'Air India, ce vendredi 13 juin 2025. (Narendra Modi Youtube Channel/AFP)
publié le 13 juin 2025 à 16h01

Depuis que le vol 171 d’Air India s’est écrasé la veille, la petite rue d’un quartier modeste de Leicester (Royaume-Uni) où vivent les parents et le frère cadet de Viswash et Ajay Kumar Ramesh ne désemplit pas. Viswash, 40 ans, présumé seul survivant du crash, vit non loin de là, avec son épouse et leur fils, explique à l’AFP Hiren Kantilal, 19 ans, un cousin. Ajay aussi vivait à Leicester, où les deux frères, «des gens fantastiques» dit leur cousin, géraient une entreprise de confection.

«Nous sommes heureux que Viswash ait été sauvé mais d’un autre côté nous avons juste le cœur brisé pour Ajay», lâche ému, le jeune homme. Les deux frères devaient rentrer au Royaume-Uni après plusieurs semaines de vacances en Inde.

«Notre avion s’est écrasé»

Il raconte comment jeudi, Viswash, véritable miraculé parmi les 242 personnes, dont 53 Britanniques, qui étaient à bord de l’avion, a contacté ses parents peu après le crash. «Il a appelé son père et a dit “notre avion s’est écrasé”. Il avait du sang partout sur le visage et il a dit “j’attends juste mon frère, je ne sais pas comment je suis sorti de l’avion”».

Viswash occupait le siège 11A, au niveau des issues de secours centrales, selon une liste des passagers diffusée par les médias locaux, tandis que son frère était situé à l’autre bout de la rangée. Après le crash, «il a attendu son frère dix à quinze minutes et une équipe médicale indienne l’a emmené à l’hôpital immédiatement», raconte Hiren Kantilal.

Des images circulant sur les réseaux sociaux semblent le montrer marchant près de la carcasse du Boeing. Elles font la une des médias britanniques, tout comme la photo le montrant allongé sur son lit d’hôpital, avec des égratignures à la tête. Il se trouvait encore vendredi matin à l’hôpital quand ses parents lui ont parlé vers 7 heures, heure de Paris, ajoute son cousin. «Il a dit “ne vous inquiétez pas pour moi, essayez de trouver Ajay Kumar”».

Visite du Premier ministre indien

Après le crash, Hiren Kantilal raconte comment ses parents ont aussi tenté de le joindre, mais sans succès. «L’appel passait mais personne ne répondait» et puis, lorsque les premières informations de la compagnie sont arrivées, «nous avons su que nous l’avions perdu», raconte son cousin dans un souffle.

Devant la maison des parents des deux frères vendredi matin, des proches consultaient frénétiquement leur téléphone à la recherche d’un billet d’avion. «Ils essayent de voir s’il est possible d’aller en Inde cet après-midi», explique Hiren, qui se dit «choqué» par le fait que la famille n’a reçu aucune aide du gouvernement britannique à ce stade. Downing Street a indiqué vendredi que le ministère des Affaires étrangères avait pris contact avec Viswash Kumar Ramesh dans la matinée pour lui apporter un «soutien consulaire». Vendredi matin, le miraculé s’est brièvement entretenu avec le Premier ministre indien, Narendra Modi, venu sur le site de la catastrophe et au chevet des blessés.