Un patron d’une agence gouvernementale de cybersécurité occidentale à deux doigts d’être limogé pour cause de supposées connivences russes : à première vue, l’histoire qui fait depuis ce week-end les gros titres de la presse allemande est explosive. A fortiori dans le contexte dramatique de la guerre en Ukraine, alors que Moscou a été plus d’une fois accusé d’espionnage par Berlin – le principal suspect du piratage du Bundestag, en 2015, est soupçonné d’appartenir au GRU, le renseignement militaire russe – et même, tout récemment, suspecté à mots plus ou moins couverts d’avoir commandité le sabotage qui a affecté le réseau ferré du nord de l’Allemagne. Scandale d’Etat ? Voire. L’affaire, complexe, semble plutôt relever à ce stade de l’effet d’aubaine politique. Avec, en toile de fond, un curieux assemblage de cécités insolites, de fréquentations douteuses et d’opportuns rétropédalages.
Le point de départ : vendredi 7 octobre, le late show de la chaîne de télévision publique ZDF, Magazin Royale, présenté par le satiriste Jan Böhmermann, se penche sur le cas d’un vendeur de produits de sécurité informatique officiant en Allemagne, Protelion. Sur son site web, l’entreprise revendique un siège à Berlin et des partenaires en Europe, au Mo