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Reportage

Allemagne : dans la ZAD de Lützerath, «les Verts sont des traîtres»

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Les écolos allemands au pouvoir ont accepté l’expansion d’une des mines les plus polluantes d’Europe contre une sortie plus rapide du charbon. Occupé par des activistes et voué à la destruction, le hameau près du site doit être évacué ce mardi.
Le visage couvert, des activistes venus du monde entier érigent des barricades pour empêcher la police de pénétrer dans le village de Lützerath (Allemagne), dimanche. (Fabian Ritter/Docks Collective pour Libération)
par Christophe Bourdoiseau, envoyé spécial à Lützerath
publié le 10 janvier 2023 à 6h02

Kiri est son nom d’activiste. Le Suisse est arrivé il y a une semaine à Lützerath pour s’installer dans une cabane construite dans un arbre. «J’ai toujours voulu agir pour l’écologie. Mais je n’ai jamais trouvé un endroit pour m’engager concrètement, explique-t-il. Ici, on a un front réel. La désobéissance civile est l’un des outils les plus forts de la démocratie.» Installés depuis 2020 dans ce village abandonné de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, situés à 20 kilomètres au sud de Mönchengladbach au cœur de la Ruhr, au milieu des industries de la chimie et de l’aluminium, plusieurs centaines d’activistes climatiques se préparent à l’intervention de la police. L’expulsion, prévue à partir de ce mardi, pourrait durer plusieurs jours, voire plusieurs semaines, en fonction du degré de résistance.

Sur l’ancienne prairie, des dizaines de tentes ont été dressées par des militants venus du monde entier. «Quand je vois les gens qui arrivent, je pense que nous pouvons gagner», espère Indigo, une des porte-parole des zadistes de Lützerath. En 2018, ils avaient remporté une bataille en réussissant à stopper l’extension d’une autre mine à 30 kilomètres de là, à Hambach, autre symbole de la lutte