Des véhicules de police ou militaires. On ne croise presque plus qu’eux sur les principales routes du nord du Kosovo. Si les drapeaux serbes flottent toujours en masse au-dessus de l’asphalte, ce sont bien les unités spéciales de la police kosovare qui sont postées à intervalles réguliers le long de la rivière Ibar. Leur présence insupporte la plupart des 40 000 Serbes, majoritaires dans cette région boisée. «On est contrôlés presque tous les jours, et même la nuit, se désole cette femme qui habite à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Serbie. Ils nous rendent la vie impossible.» Le regard inquiet de cette quinquagénaire aux cheveux teints se fige au passage d’une patrouille. Comme la plupart des Serbes au Kosovo, elle craint de s’exprimer ouvertement.
Quinze ans après la proclamation de l’indépendance du pays, toujours non reconnue par la Serbie, le nord du Kosovo est plus que jamais au cœur du bras de fer politique que mènent Belgrade et Pristina. Les affrontements meurtriers du 24 septembre ont semé le trouble dans cette région à la souveraineté disputée, et pour