Menu
Libération
Reportage

Dans le nord du Kosovo, les divisions avec les Serbes exacerbées

Article réservé aux abonnés
Deux semaines après les affrontements meurtriers qui ont opposé un commando serbe à la police kosovare, l’atmosphère dans le nord du pays reste plombée. La communauté serbe y est majoritaire et ne sait plus qui croire. Beaucoup craignent la radicalisation en cours.
Le 4 octobre, à Leposavic, la ville d'où était oroginaire deux des assaillants serbes abattus du commando meurtrier du 24 septembre qui a provoqué la mort d'un policier kosovar. (Vladimir Zivojinovic/Inland/Libération)
par Louis Seiller, correspondant à Pristina
publié le 11 octobre 2023 à 19h16

Des véhicules de police ou militaires. On ne croise presque plus qu’eux sur les principales routes du nord du Kosovo. Si les drapeaux serbes flottent toujours en masse au-dessus de l’asphalte, ce sont bien les unités spéciales de la police kosovare qui sont postées à intervalles réguliers le long de la rivière Ibar. Leur présence insupporte la plupart des 40 000 Serbes, majoritaires dans cette région boisée. «On est contrôlés presque tous les jours, et même la nuit, se désole cette femme qui habite à quelques centaines de mètres de la frontière avec la Serbie. Ils nous rendent la vie impossible.» Le regard inquiet de cette quinquagénaire aux cheveux teints se fige au passage d’une patrouille. Comme la plupart des Serbes au Kosovo, elle craint de s’exprimer ouvertement.

Quinze ans après la proclamation de l’indépendance du pays, toujours non reconnue par la Serbie, le nord du Kosovo est plus que jamais au cœur du bras de fer politique que mènent Belgrade et Pristina. Les affrontements meurtriers du 24 septembre ont semé le trouble dans cette région à la souveraineté disputée, et pour