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Tensions

Dans le nord du Kosovo, les Serbes ressortent les barricades

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La crise, née d’une mesure d’interdiction des plaques d’immatriculation serbes au Kosovo, dure depuis dix-neuf jours. Belgrade a placé son armée en état d’alerte mais une intervention militaire est rendue très improbable par la présence des forces de l’Otan.
Vers une barricade de Mitrovica, dans le nord du Kosovo, ce mercredi. (Reuters)
publié le 28 décembre 2022 à 18h21

Comme à chaque poussée de fièvre entre Belgrade et Pristina, les routes du nord du Kosovo se sont hérissées de barricades. Des camions pleins de gravats sont garés en travers sur les chaussées étroites et gardés par des hommes qualifiés de «groupes criminels» par le gouvernement. La région, peuplée majoritairement de Serbes orthodoxes dans un pays où 90 % de la population est albanaise et musulmane, est au cœur de toutes les tensions avec le voisin serbe, qui n’a jamais admis l’indépendance de son ancienne province proclamée unilatéralement en 2008.

La crise actuelle a démarré le 10 décembre, quand les premières barricades ont été installées sur les routes. On en dénombre au moins dix, placées sur les principaux axes avec la Serbie et le reste du Kosovo. Depuis mardi soir, la route menant au poste-frontière de Merdare est aussi bloquée côté serbe par une vingtaine d’hommes en doudounes et bottes en plastique munis du drapeau national. Ce point de passage est normalement le principal entre les deux pays, surtout en cette période de fin d’année où les Kosovars de la diaspora sont nombreux à rentrer au pays. Mercredi, les autorités du Kosovo ont fermé le poste-frontière.

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