Comme à chaque poussée de fièvre entre Belgrade et Pristina, les routes du nord du Kosovo se sont hérissées de barricades. Des camions pleins de gravats sont garés en travers sur les chaussées étroites et gardés par des hommes qualifiés de «groupes criminels» par le gouvernement. La région, peuplée majoritairement de Serbes orthodoxes dans un pays où 90 % de la population est albanaise et musulmane, est au cœur de toutes les tensions avec le voisin serbe, qui n’a jamais admis l’indépendance de son ancienne province proclamée unilatéralement en 2008.
La crise actuelle a démarré le 10 décembre, quand les premières barricades ont été installées sur les routes. On en dénombre au moins dix, placées sur les principaux axes avec la Serbie et le reste du Kosovo. Depuis mardi soir, la route menant au poste-frontière de Merdare est aussi bloquée côté serbe par une vingtaine d’hommes en doudounes et bottes en plastique munis du drapeau national. Ce point de passage est normalement le principal entre les deux pays, surtout en cette période de fin d’année où les Kosovars de la diaspora sont nombreux à rentrer au pays. Mercredi, les autorités du Kosovo ont fermé le poste-frontière.