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Libération
Reportage

Dans le Quartier rouge d’Amsterdam, le joint ne tourne plus

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Depuis ce jeudi 25 mai, fumer de l’herbe est interdit dans le sulfureux quartier dédié à la prostitution. Une nouvelle étape dans les efforts de la maire écolo pour faire évoluer le tourisme dans la capitale néerlandaise.
Avec 18 millions de touristes annuels, la capitale néerlandaise est prise d’assaut par des visiteurs avides de cannabis et de tourisme sexuel et le centre-ville se vide petit à petit de ses habitants. (sbostock/Getty Images)
par Margaux Solinas, Correspondante aux Pays-Bas
publié le 25 mai 2023 à 18h48

Aux portes du Quartier rouge d’Amsterdam, sur la place du Nieuwmarkt, un petit groupe de touristes français se bouscule aux portes du Greene Place. A l’intérieur du coffee-shop, deux Néerlandais font une razzia de cannabis à emporter. La vendeuse se doit d’ajouter, lors du paiement : «C’est à consommer chez vous, ou plus loin dans la ville, n’oubliez pas.» Les vacanciers à l’entrée lancent un regard inquisiteur. Ne peuvent-ils plus fumer tranquillement tout en déambulant hilares devant les vitrines occupées par les travailleuses du sexe du Wallen (le nom donné au Quartier rouge en néerlandais) ?

Avec plus de 18 millions de touristes en 2022, autant que la population des Pays-Bas, la capitale du pays est souvent critiquée pour son attrait particulier. Pris d’assaut par des visiteurs avides de cannabis et de tourisme sexuel, le centre-ville se vide petit à petit de ses habitants, épuisés par les nuisances. Le tourisme, pourtant, ne constitue que 4,5 % de l’économie d’Amsterdam et 11 % des emplois. Alors depuis son entrée en fonction, en 2018, la bourgmestre (maire) écologiste Femke Halsema ambitionne de s’attaquer lentement - mais sûrement - à une transformation de l’hyper centre.

Depuis ce jeudi, finie, donc, la fumette de cannabis au bord des canaux et les balades touristiques l’esprit embrumé. Des