En ce samedi 22 juin, la commune de Taraclia, à quelques pas de la frontière ukrainienne, est plongée dans un calme que rien ne semble pouvoir perturber. Pas même les officiels du gouvernement, venus en terrain hostile pour promouvoir le référendum sur l’adhésion à l’Union européenne (UE). Curieux, certains passants s’arrêtent pour discuter. Mais rapidement, les visages se crispent. Dans cette région russophone dans le sud de la Moldavie, l’intégration européenne est un sujet qui fâche.
«Pourquoi se rapprocher de l’Europe ? Les Russes sont ceux qui ont construit des écoles, des hôpitaux et des routes ici», s’indigne Simion (1), assis sur un banc ombragé. Un avis loin d’être isolé, même si certains sont plus mitigés. «Je ne sais pas ce qui se passera si nous entrons dans l’Union européenne…» hésite Elena (1), ses sacs de courses à la main.
Clivage culturel, linguistique et générationnel
Selon les sondages, près de 60% des Moldaves comptent voter «oui» à une entrée dans l’UE – un chiffre bien moins tranché qu’en Ukraine, où plus de 80% de la population y est favorable. En Moldavie, les prises de position anti-UE sont