L’avion file au-dessus des champs. Un dernier virage, puis il largue sa bombe de 250 kilos sur un château du Limousin. «Do it again», lui intime, par radio, le formateur. Le jeune Ukrainien, enfermé depuis près d’une heure dans le cockpit du simulateur, plongé au cœur du paysage français reproduit en 3D, recommence sa manœuvre, un œil sur sa carte. «On les entraîne au tir à vue, le plus difficile techniquement et qui génère le plus de risques. L’objectif n’est pas forcément de détruire, mais d’avoir une action précise à la seconde près, sur un point précis, comme une unité de production d’électricité. Pour une première fois, c’est pas mal du tout», se félicite l’instructeur français.
Depuis trois mois, dix élèves pilotes âgés de 21 à 23 ans ainsi qu’un pilote instructeur de l’armée de l’air ukrainienne, arrivés en France en deux vagues à la fin de l’hiver, s’entraînent en accéléré dans le sud-ouest de la France. Objectif : être prêts à piloter les 45 avions américains F-16 promis à Kyiv par les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Belgique. «La défense aérienne est essentielle pour l’Ukraine et la formation de pilotes de chasse était extrêmement attendue», précise le colonel Yann Malard, porte-parole de l’armée de l’air et de l’espace. Parall