Menu
Libération
Reportage

Dans le sud-ouest de la France, avec des pilotes de chasse ukrainiens en formation express

Article réservé aux abonnés
Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Simulations d’attaques au sol, combats aériens… Depuis trois mois, dix jeunes élèves venus d’Ukraine s’entraînent en accéléré sur une base aérienne française, pour partir au combat en 2025 sur des F16 américains ou des Mirage 2000 français.
Pour former les pilotes ukrainiens, une trentaine de biréacteurs Alphajet, en service depuis 1979, ont repris leurs missions d’entraînement. (Marion Parent/ Divergence pour Libération)
publié le 17 juin 2024 à 7h00

L’avion file au-dessus des champs. Un dernier virage, puis il largue sa bombe de 250 kilos sur un château du Limousin. «Do it again», lui intime, par radio, le formateur. Le jeune Ukrainien, enfermé depuis près d’une heure dans le cockpit du simulateur, plongé au cœur du paysage français reproduit en 3D, recommence sa manœuvre, un œil sur sa carte. «On les entraîne au tir à vue, le plus difficile techniquement et qui génère le plus de risques. L’objectif n’est pas forcément de détruire, mais d’avoir une action précise à la seconde près, sur un point précis, comme une unité de production d’électricité. Pour une première fois, c’est pas mal du tout», se félicite l’instructeur français.

Depuis trois mois, dix élèves pilotes âgés de 21 à 23 ans ainsi qu’un pilote instructeur de l’armée de l’air ukrainienne, arrivés en France en deux vagues à la fin de l’hiver, s’entraînent en accéléré dans le sud-ouest de la France. Objectif : être prêts à piloter les 45 avions américains F-16 promis à Kyiv par les Pays-Bas, le Danemark, la Norvège et la Belgique. «La défense aérienne est essentielle pour l’Ukraine et la formation de pilotes de chasse était extrêmement attendue», précise le colonel Yann Malard, porte-parole de l’armée de l’air et de l’espace. Parall