Non sans peine, Dan Backman insère, puis donne des tours de clé pour débloquer la longue barre qui verrouille la porte blindée. La lourde porte en acier coulisse lentement. «Il y a de quoi résister à l’impact direct d’une bombe d’une charge explosive de 250 kilos», garantit le responsable technique travaillant au service municipal de l’immobilier dont la ville de Stockholm est propriétaire. C’est l’un des 30 abris de «petite taille» pour 240 personnes disséminés un peu partout dans la ville. «C’est très simple, mais vous avez de l’air propre, une protection contre les explosions et les gaz de combat et des toilettes sèches», résume l’employé municipal en pénétrant dans l’antre qui sent la cave humide.

L’entrée se trouve dans une rue passante du centre-ville, creusé dans une colline d’un parc. Au-dessus de la porte grillagée, un triangle bleu dans un carré orange signale la petite forteresse urbaine. La Suède est l’un des pays à avoir construit le plus d’abris parés aux bombardements par habitant en Europe. Avec plus de 65 000 abris, il y a de quoi accueillir 7 millions de personnes, soit plus d’un tiers de la population. En 2021, un an avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les services municipaux bataillaient déjà pour mettre à jour l’équipement des abris. «Nous avons eu du mal à trouver ces filtres qui permettent de purifier l’air des particules radioactives ou chimiques. Tout le monde s’est rué dessus en même temps après la demande de la MSB [age