Ce jeudi 21 septembre, une majorité de députés espagnols vont approuver une réforme du règlement interne de la Chambre basse extrêmement clivante, à en juger l’enthousiasme débordant des uns, l’ire vociférante des autres : pour la première fois en quarante-six ans de démocratie, le castillan n’est plus la seule et unique langue au Parlement. Désormais, trois langues régionales et «historiques» (selon la Constitution de 1978) deviennent co-officielles pour les séances plénières dans l’hémicycle. Concrètement, chaque député pourra s’exprimer, comme bon lui semble, aussi bien en castillan qu’en catalan, galicien ou euskara – l’idiome basque.
Billet
Mardi 19 septembre, au moment d’ouvrir le débat sur cette initiative promue par le gouvernement de gauche – et qui donne de l’urticaire à l’opposition de droite –, le député socialiste de Galice, José Ramón Gómez Besteiro, s’exprimait ainsi : «E unha honra estrear o sistema de traduccion simultánea na miña lengua materna» («C’est un honneur d’être le premier à utiliser le système de traduction simultanée dans ma langue maternelle»). Cette allocation en galicien (qui est majoritairement parlé dans le nord-ouest du pays) recevait les applaudissements nourris de tout le camp nationaliste et provoquait les hurlements des parlementaires de