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Dans un climat politique tendu, le Parlement espagnol s’ouvre aux langues régionales

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L’usage du catalan, du basque et du galicien au sein du Parlement espagnol doit être approuvé ce jeudi 21 septembre. Un geste historique qui ulcère l’extrême droite mais pourrait aider le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez à former une coalition.
Dès le 21 septembre 2023, chaque député pourra s’exprimer, comme bon lui semble, aussi bien en castillan qu’en catalan, galicien ou euskara dans l'hémicycle. (Daniel Hernanz Ramos/Getty Images)
publié le 21 septembre 2023 à 6h32

Ce jeudi 21 septembre, une majorité de députés espagnols vont approuver une réforme du règlement interne de la Chambre basse extrêmement clivante, à en juger l’enthousiasme débordant des uns, l’ire vociférante des autres : pour la première fois en quarante-six ans de démocratie, le castillan n’est plus la seule et unique langue au Parlement. Désormais, trois langues régionales et «historiques» (selon la Constitution de 1978) deviennent co-officielles pour les séances plénières dans l’hémicycle. Concrètement, chaque député pourra s’exprimer, comme bon lui semble, aussi bien en castillan qu’en catalan, galicien ou euskara – l’idiome basque.

Mardi 19 septembre, au moment d’ouvrir le débat sur cette initiative promue par le gouvernement de gauche – et qui donne de l’urticaire à l’opposition de droite –, le député socialiste de Galice, José Ramón Gómez Besteiro, s’exprimait ainsi : «E unha honra estrear o sistema de traduccion simultánea na miña lengua materna» («C’est un honneur d’être le premier à utiliser le système de traduction simultanée dans ma langue maternelle»). Cette allocation en galicien (qui est majoritairement parlé dans le nord-ouest du pays) recevait les applaudissements nourris de tout le camp nationaliste et provoquait les hurlements des parlementaires de