Menu
Libération
Anniversaire

Dans une Turquie bâillonnée, l’université francophone de Galatasaray fête ses trente ans

Article réservé aux abonnés
En visite à Istanbul pour l’occasion, la ministre française de l’Enseignement supérieur a souligné l’importance de la «liberté académique et la liberté d’expression», malmenées par le régime turc.
La ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, le 18 septembre à Paris. (Xose Bouzas/Hans Lucas. AFP)
par Killian Cogan, correspondant à Istanbul
publié le 26 novembre 2022 à 12h32

C’est un relais d’influence française sur les rives du Bosphore, né d’un accord franco-turc scellé en 1992. La prestigieuse université Galatasaray fête ses trente ans. Pour l’occasion, la ministre française de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, a effectué vendredi une visite officielle à Istanbul et apporté son soutien aux libertés du monde universitaire.

Il faut dire que l’institution francophone n’a pas échappé aux vicissitudes de la relation diplomatique entre Paris et Ankara. Comme à l’hiver 2021, lorsque le Conseil de l’enseignement supérieur turc impose un test de langue turque de niveau B2 aux enseignants français de l’université, la réussite duquel aurait déterminé leur aptitude à travailler au sein de l’institution.

Il s’agit alors d’une mesure de rétorsion en réponse à la réforme du dispositif Elco, impulsée par le président Emmanuel Macron dans le cadre de la lutte contre le «séparatisme islamiste». Cette réforme avait revu les critères de recrutement des enseignants étrangers, imposant à ces derniers de disposer d’une maîtrise de la langue française de niveau B2.

Conséquence de cette passe d’armes : une vingtaine d’enseignants français de l’université Ga