Cela fait bientôt deux décennies qu’il a quitté le pouvoir, claquant pour de bon la porte noire vernie du 10, Downing Street, tout sourire et lançant des derniers baisers à la foule aux côtés de son épouse Cherie. Ce 27 juin 2007, Tony Blair l’énergique, l’incarnation même de la confiance en soi, part parce qu’il l’a choisi – fait assez rare pour être souligné – après avoir offert au parti travailliste dix années de pouvoir ininterrompu. Son chancelier de l’Echiquier, Gordon Brown, lui succédera et perdurera trois années de plus à la tête du gouvernement britannique avant que le Labour ne retourne sur les bancs de l’opposition pour une très longue traversée du désert. Qui s’est achevée en juillet 2024 avec l’élection de Keir Starmer. Sur la scène politique du Royaume-Uni, Blair est donc le monstre sacré de ce début de XXIe siècle, un Premier ministre charismatique, aux succès indéniables. Mais probablement plus controversé qu’aucun autre.
Pour les Britanniques, c’est l’homme de l’ouverture de centaines de centres pour la jeunesse, de la dévolution en Ecosse et au pays de Galles et