Ils auront été quinze, un nombre inédit, à être reçus le mardi en audience à Buckingham. A s’incliner devant elle et à s’entretenir des affaires du monde. Quinze à gouverner en son nom. Ils sont (peut-être) les seuls à l’avoir entendue émettre un avis politique (la confidentialité de ces échanges est absolue), là où publiquement la souveraine est toujours restée d’une discrétion toute britannique, une réserve qui allait avec sa fonction. Plus d’un siècle sépare la naissance du tout premier chef de gouvernement d’Elizabeth II, Winston Churchill, en novembre 1874, de celle de la toute nouvelle titulaire du poste, intronisée il y a quelques jours, Liz Truss, en juillet 1975. L’un aurait pu être l’arrière grand-père de l’autre, les deux conservateurs ont pourtant fait la même révérence devant la même souveraine.
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Parmi ces quinze interlocuteurs, onze étaient conservateurs contre quatre travaillistes (Harold Wilson, James Callaghan, Tony Blair et Gordon Brown). Il lui aura fallu attendre 1979 pour recevoir une femme, Margaret Thatcher (celle qui aura été la plus proche d’elle en âge, mais avec laquelle la méfiance était notoirement réciproque), avant Theresa May en juillet 2016 et Liz Truss donc…
Dans un documentaire de la BBC de 1992, la reine expliquait en parlant de ses Premiers ministres : «Ils se confient tou