C’est le crime des crimes, entaché d’infamie, voire de condamnation à vie. Invoqué au tout début de la guerre en Ukraine, le génocide est à nouveau brandi à mesure que l’on découvre les massacres dans le sillage d’une armée russe en déroute dans le nord du pays. Les Ukrainiens en usent et en abusent à chaque frappe, à chaque tuerie. Et les Européens ne sont pas en reste. Rien que dans les dernières vingt-quatre heures, les Espagnols et les Polonais, pour ne citer qu’eux, l’ont mentionné, notamment pour réclamer une commission d’enquête. Heureuse initiative qui permettra d’établir les faits et les responsabilités.
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Soyons clairs, il n’y a nulle volonté ici de minimiser, de relativiser des actes et des crimes d’une extrême gravité par leur ampleur. Simplement, répété et rabâché, le terme de génocide finit par entretenir une confusion regrettable, perdre de sa pertinence et de son caractère exceptionnel. Dorénavant, dès qu’un massacre de masse a lieu, qu’une attaque d’ampleur bouleverse une crise, quand elle ne le provoque pas, le mot-piège ressurgit. Plus à la manière d’un cri du cœur qu’à la lumière d’un cas d’étude.
Ouïghours et Rohingyas
De la Syrie à la Birmanie, de la Méditerranée au Darfour, en passant par le Xinjiang, sans