Le décor n’a rien d’une piste d’athlétisme. Pourtant, à deux pas de l’Elysée, dans les salons somptueux de la résidence de l’ambassadrice du Royaume-Uni en France, on ne parle que de sport et des Jeux olympiques. Ah et puis aussi, un peu, de politique. On est trois jours après les élections européennes et le coup de tonnerre de la dissolution de l’Assemblée par le président Macron. Les esprits sont confus, les Britanniques décontenancés. «Pour une fois que la politique française a l’air encore plus folle que chez nous, c’est rafraîchissant», confie une invitée anglaise qui ne dissimule même pas son sourire narquois.
En parfaite diplomate, l’ambassadrice Menna Rawlings se garde bien du moindre commentaire, mais entre les deux invités d’honneur, Sebastian Coe, président de la Fédération internationale d’athlétisme, et l’athlète Paula Radcliffe, multiple médaillée en course longue distance et marathon, une drôle de conversation s’engage. On est à six semaines de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques à Paris, le 26 juillet. Sebastian Coe se souvient très bien de l’angoisse de la dernière ligne droite avant les JO de 2012, qu’il avait été chargé d’organiser par le Premier ministre britannique Tony Blair. «Franchement, mon conseil à Tony [Tony Estanguet, président de Paris 2024, ndlr],