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Analyse

Défense européenne : les Etats-Unis peuvent-ils clouer les avions militaires au sol ?

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L’omniprésence du matériel américain dans l’équipement des armées du Vieux Continent, notamment dans le domaine aérien et le renseignement, rendrait les missions de combat très compliquées, voire impossibles, si Washington décidait de s’y opposer activement.
Un avion de chasse Lockheed Martin F-35A Lightning II de l'armée de l'air britannique, et de conception américaine, à Albacete, en Espagne, le 21 novembre. (Joan Valls/NurPhoto via AFP)
publié le 20 février 2025 à 10h31
(mis à jour le 10 mars 2025 à 15h24)

Les enjeux de souveraineté sont parfois très terre à terre. «Si les Etats-Unis attaquaient le Groenland, aucun pays européen ne pourrait faire décoller ses F-35 pour le défendre, car ils ont un système de blocage si le plan de vol ne convient pas au Pentagone», assurait il y a quelques jours Christophe Gomart, député au Parlement européen et ancien directeur du renseignement militaire français, dans un entretien avec des journalistes de défense. «Dans le film Lord of War, la règle numéro 1 du marchand d’armes c’est de ne pas se faire tirer dessus par ses propres armes», rappelle un spécialiste du secteur. Les pays producteurs limitent donc les exportations d’armement à leurs alliés.

L’histoire ayant prouvé que les alliances ne sont pas éternelles, les industriels peuvent vouloir s’assurer que l’avion ou le missile bourré d’électronique numérique fourni à leur armée nationale gardera l’avantage en cas de duel avec sa version vendue à l’export. En limitant sa vitesse ou sa portée, voire en y dissimulant un programme ultraconfidentiel pour l’empêcher de nuire aux intérêts nationaux. «Je n’ai pas connaissance d’un moyen physique d’empêcher un avion de décoller. Mais si les Américains vous disent «on ne veut