Menu
Libération
Reportage

«Des conditions de travail insalubres et dangereuses» : dans la banlieue de Milan, les sous-traitants de LVMH épinglés

Article réservé aux abonnés
Le placement sous «administration judiciaire» de la marque de luxe Loro Piana, en Italie en juillet, a été décidé après la découverte d’un atelier de confection clandestin à Baranzate. Les employés y ont subi «de graves conditions d’exploitation», selon le parquet.
Les sous-traitants de Loro Piana avait installé dans l'usine des «des dortoirs abusifs dans le but de pouvoir se servir [des employés] à n’importe quelle heure du jour et de la nuit». (Duilio Piaggesi/IPA. Abaca)
par Eric Jozsef, envoyé spécial à Baranzate
publié le 18 août 2025 à 19h48

«On voyait des gens qui entraient et ressortaient avec des grosses valises mais pas les travailleurs. Eux, ils restaient à l’intérieur. C’était bizarre pour une usine.» Sur la via dei Giovi, à Baranzate, commune populaire près de Milan, dans son garage qui fait face au bâtiment sur trois étages, aux boîtes aux lettres sans noms et aux grilles noires gardées par deux molosses, Carlo n’a pas été surpris de la descente, fin mai, des carabiniers. «On se doutait qu’il s’agissait d’un atelier de confection clandestin avec des ouvriers pour la plupart chinois comme le gérant de l’établissement, admet le mécanicien trentenaire. On voyait seulement quelques-uns d’entre eux sortir de temps en temps pour aller chercher des herbes dans le champ qui se trouve au bout de la rue. Pour le reste, ils vivaient reclus jour et nuit.»

Pour le substitut du procureur de Milan, Paolo Storari, à l’origine de l’enquête, l’activité de l’atelier, sous-traitant de la marque de luxe Loro Piana, propriété du groupe français LVMH, était en grande partie illégale avec une main-d’œuvre «au noir et clandestine, vivant dans des conditions de travail insalubres et dangereuses