Dans cette manifestation, qui s’est tenue à l’appel d’organisations de gauche de la région vénitienne, des pancartes appelaient au boycott d’Israël et à «mettre fin au génocide», au milieu de nombreux drapeaux palestiniens. Plusieurs artistes ont témoigné leur soutien aux Palestiniens ces derniers jours à la Mostra de Venise, comme la réalisatrice marocaine Maryam Touzani et son mari, le cinéaste Nabil Ayouche, qui ont brandi une pancarte noire «Stop the genocide in Gaza» vendredi 29 août au soir, sur le tapis rouge.
La veille, jeudi, le réalisateur grec Yorgos Lanthimos avait porté un pin’s aux couleurs de la Palestine lors de la conférence de presse de présentation de son long métrage Bugonia. La Mostra avait démarré par l’appel d’un collectif fondé par dix cinéastes italiens indépendants, baptisé Venice4Palestine (V4P), exigeant de condamner la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.
«Mettre Gaza et la Palestine au centre de l’attention publique à Venise»
Dans une lettre ouverte, ce collectif a exhorté le festival à ne pas être «une tribune triste et vide» et à «adopter une position claire et sans ambiguïté». V4P revendique 2 000 signataires à sa lettre, dont des grands noms du cinéma international comme Guillermo del Toro, Todd Fields, Michael Moore ou Ken Loach. «L’objectif de la lettre était de mettre Gaza et la Palestine au centre de l’attention publique à Venise et c’est ce qu’il s’est passé», a déclaré à l’AFP Fabiomassimo Lozzi, l’un des fondateurs du collectif.
Le directeur de la Mostra, Alberto Barbera, avait répondu le jour de l’ouverture du festival en affirmant que «la Biennale ne prend pas de positions politiques directes», tout en affirmant être sensible à la situation dramatique à Gaza. La Mostra diffusera mercredi 3 septembre The Voice of Hind Rajab, réalisé par la Franco-Tunisienne Kaouther Ben Hania. Il s’agit de l’histoire d’une petite fille tuée le 29 janvier 2024 à Gaza avec plusieurs membres de sa famille, alors qu’elle tentait de fuir les bombardements israéliens. Les enregistrements de l’appel de Hind Rajab avec les secours, utilisés dans le film, avaient ému la planète lors de leur révélation.