Une incursion terrestre en Russie ? Plusieurs unités de Russes combattant dans le camp ukrainien ont assuré s’être infiltrées en Russie, ce mardi 12 mars, pour y mener des attaques terrestres contre des régions frontalières. La Légion Liberté de la Russie a annoncé sur Telegram que «le village de Tiotkino, dans la région de Koursk, est entièrement contrôlé par les forces de libération russes». «L’armée de Poutine quitte rapidement le village, laissant derrière elle des positions et des armes lourdes», a-t-elle assuré.
Le ministère de la Défense russe affirmait encore ce matin que la Russie avait repoussé les soldats et empêché toute incursion sur son territoire. «Ce matin, les unités des forces armées russes et du service des gardes-frontières du FSB ont fait échouer une tentative du régime de Kyiv d’effectuer une percée sur le territoire de la Russie dans les régions de Belgorod et Koursk», a précisé le ministère.
Analyse
«Nous avons traversé la frontière», déclarait pourtant dans la matinée la Légion Liberté de la Russie sur Telegram, en publiant une vidéo sur laquelle on peut voir trois véhicules blindés rouler dans le noir sur un chemin de campagne. Peu après, l’unité a affirmé avoir «détruit» un blindé russe dans le village de Tiotkino. Le ministère de la Défense russe évoque également des attaques de groupes de «saboteurs» venus d’Ukraine dans ce même village, mais qu’elles ont été «repoussées». Et de réaffirmer qu’il n’y a pas eu «de violation de la frontière».
Election présidentielle russe dans le viseur
Le gouverneur de la région de Koursk en Russie, Roman Starovoït, a confirmé l’attaque et fait état d’un blessé léger, niant également toute «percée» des assaillants. Pourtant, les autorités russes ont ordonné ce mardi la fermeture des écoles de la capitale de la région, Koursk, située à une centaine de kilomètres de Tiotkino. «En raison des récents évènements, j’ai décidé que les écoliers feraient leurs études à distance» jusqu’au vendredi «15 mars», a écrit sur Telegram Igor Koutsak, le maire de la ville.
Une autre unité de combattants russes pro-Ukraine, appelée le bataillon Sibir, a évoqué des «combats acharnés» en Russie et appelé les Russes à «ignorer l’élection» présidentielle. Ces attaques interviennent en effet à trois jours du début de la présidentielle russe, qui doit voir triompher Vladimir Poutine, en l’absence de toute opposition. «On ne peut changer les choses pour le mieux que les armes à la main», a clamé le bataillon Sibir, qualifiant le scrutin de fiction.
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L’armée russe a en outre affirmé avoir infligé de lourdes pertes aux assaillants. Comme à son habitude, elle n’évoque pas les siennes. Cette incursion armée survient après une importante attaque de drones ukrainiens en Russie dans la nuit de lundi à mardi, notamment sur deux sites énergétiques qui ont été ravagés par des incendies, dont l’un à des centaines de kilomètres du front. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré ce mardi que les militaires russes faisaient «le nécessaire» pour lutter contre toutes les attaques ukrainiennes.
Confronté depuis deux ans à l’invasion russe, Kyiv attaque régulièrement des régions russes à l’aide de drones, mais les incursions terrestres des combattants ukrainiens sont très rares.
Mise à jour : à 13 h 23 avec l’annonce du contrôle du village de Tiotkino par les combattants russes pro-Ukraine et la fermeture des écoles à Koursk.