Affaiblie et sur la défensive après deux ans d’une éprouvante guerre, l’Ukraine a reçu ce samedi 24 février le soutien de plusieurs chefs de gouvernements et d’institutions internationales venus à Kyiv pour le deuxième anniversaire de l’invasion déclenchée par Vladimir Poutine. La capitale ukrainienne accueille cet après-midi un sommet virtuel G7 sous présidence italienne. Giorgia Meloni, la Première ministre, est d’ailleurs arrivée ce samedi en visite surprise à Kyiv, où elle présidera en présence de Volodymyr Zelensky cette réunion du G7 qui devrait discuter de nouvelles sanctions contre Moscou.
Rome aimerait envoyer un signal d’unité et dissiper le sentiment de lassitude des alliés dans leur soutien à l’Ukraine, comme le précise ce matin le quotidien La Repubblica. Mais les leaders du G7 ne sont pas tous du voyage, à commencer par Emmanuel Macron qui a préféré rester à Paris et se rendre au Salon de l’Agriculture qui ouvre ses portes ce samedi.
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La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, elle, a fait un saut en Ukraine. A son arrivée, elle a salué «l’extraordinaire résistance du peuple ukrainien». «A Kiev pour marquer l’anniversaire de la deuxième année de la guerre de la Russie contre l’Ukraine. Et pour célébrer l’extraordinaire résistance du peuple ukrainien, a-t-elle déclaré sur X. Plus que jamais, nous soutenons fermement l’Ukraine. Financièrement, économiquement, militairement, moralement. Jusqu’à ce que le pays soit enfin libre.» Von der Leyen rejoint le Premier ministre canadien Justin Trudeau également arrivé à Kyiv samedi, tout comme le chef du gouvernement belge, Alexander De Croo.
Tenir la ligne de front
De son côté, le patron de l’Otan, Jens Stoltenberg, a exhorté samedi l’Ukraine et ses alliés à «ne pas perdre espoir», alors que le pays entre dans sa troisième année de guerre. «La situation sur le champ de bataille reste extrêmement difficile. L’objectif du président Poutine de dominer l’Ukraine n’a pas changé, rien n’indique qu’il se prépare à la paix, a déclaré le secrétaire général de l’Alliance dans un message enregistré. L’Ukraine a fait preuve à maintes reprises de capacités remarquables et de sa farouche détermination.»
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Le deuxième anniversaire du conflit survient alors que les troupes ukrainiennes, sous-équipées, luttent pour tenir la ligne de front, et que l’incertitude persiste sur le soutien des Etats-Unis, dont une nouvelle aide est bloquée au Congrès. Vendredi, la Maison Blanche a annoncé une nouvelle salve de sanctions contre le régime de Poutine. Celles-ci visent plus de 500 entités liées à la machine de guerre du Kremlin. «Elles garantiront que Poutine paie un prix encore plus élevé pour son agression à l’étranger et sa répression à l’intérieur du pays», a déclaré le président américain Joe Biden, qui accuse son homologue russe d’être responsable de la mort de Alexeï Navalny.
Dans son message, Stoltenberg rappelle les récentes promesses d’aide militaire des pays de l’Otan, «d’une valeur de plusieurs milliards de dollars. […] Cela recouvre des capacités décisives, comme les munitions d’artillerie, la défense aérienne et les navires de combat, ainsi que les équipements et pièces de rechange des (avions) F-16, des drones et équipements de déminage. Davantage de soutien est en route». Mais l’Ukraine manque cruellement de munitions.
«Se venger des Occidentaux»
Moscou a engagé cette guerre dans l’objectif de «fermer pour l’Ukraine la porte de l’Otan en lui refusant le droit de choisir sa propre voie. Mais c’est exactement le contraire qui se produit : l’Ukraine est plus proche que jamais de l’Otan», estime Jens Stoltenberg. Selon lui, il ne fait aucun doute que l’Ukraine rejoindra l’Organisation atlantiste : «La question n’est pas si, mais quand.»
Le nouveau commandant en chef des armées, le général Oleksandre Syrsky, a promis sur Telegram que l’Ukraine allait triompher des Russes. «Je suis convaincu que notre victoire est dans l’unité. Et elle le sera sans aucun doute. Car la lumière l’emporte toujours sur les ténèbres !»
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La Russie de son côté a profité de ce 24 février pour critiquer aux sanctions et menacer les Occidentaux. «Qu’ils (les Occidentaux) souffrent tous là-bas. Il faut qu’on se souvienne de ça, qu’on se venge d’eux partout où c’est possible. Ce sont nos ennemis», a écrit sur Telegram le numéro deux du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev, et ancien président de la fédération de Russie. Il a également appelé à mener des opérations secrètes sur les territoires des pays occidentaux. La Russie est déjà régulièrement accusée d’espionnage, d’influence et d’assassinats ou tentatives d’assassinats.