La grand-messe aura duré un peu plus de quatre heures. «Le bilan de l’année avec Vladimir Poutine», religieusement retransmis en direct sur toutes les chaînes publiques russes, fut un savant et ennuyeux mélange de deux bains de foule traditionnels : la grande conférence de presse ouverte aux médias du monde entier et la «ligne directe» avec la population. Les deux rendez-vous avaient été annulés l’année dernière pour cause d’«opération spéciale» en Ukraine.
Sauf qu’en cette fin 2023, alors que la guerre qui devait être éclair est devenue, au bout de vingt-deux mois, le quotidien et l’horizon indéfini des Russes, il fallait bien que Vladimir Poutine remonte sur l’estrade pour rassurer le peuple. D’autant qu’il vient d’annoncer – ô surprise ! – qu’il se représentera à sa propre succession, puisqu’il le faut, en mars 2024. Incidemment, aux mêmes dates, la Fédération de Russie célébrera le dixième anniversaire de l’annexion de la Crimée et de l’entrave au «coup d’Etat» à Kyiv, organisé, a lourdement rappelé Poutine, par «nos copains américains», afin de brouiller les relations «fraternelles» entre la Russie et l’Ukraine. Avec la complicité silencieuse de l’Europe.
«Il ne se sent pas politiquement vulnérable»
Le président russe est apparu détendu et nonchalant, sûr de lui, comme s’il n