En résumé :
- Le porte-parole du ministère de la défense russe a annoncé la reprise de l’offensive sur Marioupol, ville portuaire stratégique de la mer d’Azov, qui devait faire l’objet ce samedi d’un cessez-le-feu pour permettre l’évacuation des civils. Un peu plus tôt dans la journée, les autorités ukrainiennes avaient cependant accusé l’armée russe de n’avoir jamais cessé les combats et les bombardements, et demandé aux habitants de retourner dans les abris. Moscou avait répliqué en affirmant que l’échec de cette évacuation incombait aux «nationalistes» d’Ukraine, qui avaient empêché les personnes de quitter la ville.
- Le négociateur ukrainien annonce que le troisième round de pourparlers, initialement prévu ce week-end, se tiendra lundi. Les deux sessions précédentes de pourparlers, n’ont pas abouti à un arrêt des combats, mais les parties se sont entendues pour mettre en place des «couloirs humanitaires» pour l’évacuation des civils.
- Les forces russes avançaient samedi dans le pays, avec de féroces combats autour de la capitale Kiev.
- Le calme régnait ce samedi matin sur le site de la plus grande centrale atomique d’Europe, Zaporijia, désormais aux mains des Russes après avoir été touchée par un incendie consécutif à des combats dans la nuit de jeudi à vendredi.
MSF alerte sur la situation humanitaire «catastrophique » à Marioupol. Il est « impératif » d’évacuer rapidement la population de la ville ukrainienne de Marioupol, assiégée par l’armée russe et ses alliés, en raison de la situation humanitaire «catastrophique », a plaidé samedi un responsable de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) en Ukraine. « A Marioupol, la situation est catastrophique et empire de jour en jour », a déclaré à l’AFP Laurent Ligozat, coordinateur d’urgence de l’ONG en Ukraine. « Aujourd’hui il n’y a plus d’eau; les gens ont énormément de problèmes pour accéder à de l’eau potable et cela devient un enjeu un peu essentiel. Il n’y a plus d’électricité, il n’y a plus de chauffage. La nourriture vient à manquer, les magasins sont vides », a-t-il dit depuis la ville de Lviv, dans l’ouest du pays.
«Non à la guerre en Europe» : plus de 40 000 manifestants en France pour soutenir l’Ukraine. «Sauvez l’Ukraine» et «Poutine assassin» : au milieu des drapeaux jaune et bleu, plus de 40 000 manifestants, selon le ministère de l’Intérieur, ont défilé samedi en France pour dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie et dire «non à la guerre en Europe». Un total de 41 600 personnes ont participé à 119 manifestations dans tout le pays, a dénombré la Place Beauvau. D’autres rassemblements de soutien à l’Ukraine sont prévus ce week-end dans toute l’Europe. Des dizaines de milliers de personnes ont défilé à Zurich, en Suisse, et plusieurs centaines d’autres à Londres. Il y a une semaine, des centaines de milliers de personnes aux couleurs jaune et bleue étaient descendues dans les rues : quelques milliers en Russie, au moins 100 000 à Berlin, 70 000 à Prague, 40 000 à Madrid notamment. Notre reportage à Paris est ici.
Le Premier ministre israélien parle au président ukrainien après sa rencontre avec Poutine. Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a lancé samedi une médiation dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, avec des visites à Moscou puis Berlin et un entretien téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Jusqu’à présent, Naftali Bennett ne s’est pas joint au concert des condamnations internationales de l’invasion russe de l’Ukraine lancée le 24 février, en soulignant les liens solides qui unissent Israël à Moscou et à Kyiv. En raison de cette proximité avec les deux belligérants, Israël a proposé de servir de médiateur, une proposition soutenue par les responsables ukrainiens. Bennett s’est envolé samedi pour Moscou où il a rencontré le président russe Vladimir Poutine pendant «environ trois heures», selon ses services. Il s’agit de la première visite en Russie d’un dirigeant étranger, liée à l’invasion russe de l’Ukraine. Il s’est ensuite entretenu au téléphone avec Volodymyr Zelensky avant de se rendre à Berlin pour rencontrer le chancelier Olaf Scholz. Peu de détails ont filtré sur le contenu exact des discussions. L’Elysée a indiqué que le Président de la République Emmanuel Macron avait parlé à Naftali Bennett ce samedi matin, avant qu’il ne parte pour Moscou, «dans une logique de coordination des efforts pour obtenir l’arrêt des combats». Les deux hommes ont convenu de rester en contact avec ce même objectif d’obtenir un cessez-le-feu et en coordination avec le chancelier Scholz.
Le point militaire : les Russes tournés vers le sud-est. Cela fait plus d’une semaine que les Russes sont entrés en Ukraine et les lignes de front bougent peu. Un petit espoir a frémi dans la matinée de voir évacuer les civils de Marioupol, dans le Sud-Est. Mais la trêve n’a finalement pas tenu. Par ailleurs, des manifestations se sont tenues contre l’occupant russe dans les villes conquises comme Kherson, Berdiansk ou encore Zaporijia. Sur le terrain, l’armée de Vladimir Poutine semble pour l’instant privilégier la conquête du sud et de l’est du pays avant d’entamer des opérations d’envergure à Kharkiv et, surtout, à Kyiv. Notre point quotidien sur la situation.
L’évacuation des habitants de Marioupol et Volnovakha annulée, l’offensive russe en cours. Les négociations entre représentants russes et ukrainiens avaient abouti ce samedi matin à un accord de cessez-le-feu temporaire pour permettre d’évacuer les civils de ces deux villes du sud-est de l’Ukraine. Il n’a pas été appliqué et les affrontements se poursuivent dans cette zone portuaire très stratégique.
L’évacuation des habitants de Marioupol et Volnovakha annulée, l’offensive russe en cours. L’accord trouvé ce samedi matin entre Russes et Ukrainiens pour l’évacuation des habitants de Marioupol et Volnovakha, villes du sud-est de l’Ukraine assiégées par l’armée de Poutine, s’est effondré quelques heures seulement après son annonce. La «reprise des offensives» russes a été proclamée dans l’après-midi, anéantissant tout espoir de dialogue. Selon la vice-Première ministre d’Ukraine, Irina Verechtchuk, l’objectif de ce cessez-le-feu était d’évacuer environ 200 000 personnes de Marioupol, commune portuaire stratégique située sur la mer d’Azov, et 15 000 de Volnovakha, situé à une soixantaine de kilomètres.
Rencontre à la frontière Ukraine-Pologne entre Blinken et le ministre ukrainien des Affaires étrangères. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré samedi le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, à la frontière entre la Pologne et l’Ukraine, en signe de solidarité au dixième jour de l’invasion par la Russie de son voisin pro-occidental. «J’espère que le peuple ukrainien pourra y voir une manifestation claire du fait que nous avons des amis qui se tiennent littéralement à nos côtés», a déclaré Dmytro Kouleba après leur rencontre au poste frontière de Korczowa-Krakovets, sous haute sécurité.
Radio France suspend à son tour la correspondance de ses journalistes en Russie. Une suspension temporaire, en attendant les conclusions d’une expertise juridique sur la loi russe prévoyant de la prison ferme pour la publication de «fausse informations» sur la guerre en Ukraine, selon les critères des autorités russes. Le groupe radiophonique s’aligne donc sur la position de nombreux médias internationaux. Il n’y aura donc plus de signature à Moscou ou ailleurs en Russie sur l’antenne de France Inter et France Info jusqu’à nouvel ordre. Radio France a sollicité une expertise juridique et l’avis de l’Union Européenne de Radio-Télévision (UER), grande alliance de médias de service public.
Le troisième round de négociations fixé lundi. Les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie, annoncés ce week-end, se dérouleront lundi. C’est ce qu’annonce ce samedi sur sa page Facebook un membre de la délégation ukrainienne, David Arakhamia. Les deux premières sessions, lundi et jeudi dernier au Belarus, n’ont pas été très probantes, aboutissant simplement à un accord sur l’instauration de «couloirs humanitaires» sur le terrain dont la mise en place semble encore difficile. On ne sait pas encore où ces négociations se tiendront, mais la Turquie s’est proposée pour accueillir des pourparlers. Le président turc Recep Tayyip Erdogan compte appeler dimanche son homologue russe Vladimir Poutine à «mettre immédiatement fin à la guerre».
«Stop war» : des milliers de manifestants dans les grandes villes européennes. De Paris à Londres, Rome ou Zürich, des milliers de citoyens européens sont de nouveau descendus samedi dans les rues pour dire «stop» à la guerre et protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le week-end dernier, des centaines de milliers de personnes aux couleurs bleues et jaunes de l’Ukraine avaient déjà défilé en Europe, de Prague à Berlin en passant par Madrid et Vilnius. A Zürich, la ville la plus peuplée de Suisse, plusieurs dizaines de milliers de personnes, 40 000 selon les organisateurs, ont manifesté sous le slogan «La paix maintenant», à l’appel notamment de syndicats et partis de gauche. Les manifestants, qui portaient des pancartes «Stop War» ou «Peace» et des drapeaux ukrainiens, ont exigé un cessez-le-feu immédiat, des négociations diplomatiques et le retrait des troupes russes, selon la télévision suisse publique SRF. Tonalité très pacifiste à Rome où un vaste «cortège de la paix» a réuni des milliers de personnes à l’appel de plusieurs syndicats et de nombreuses ONG. «Aucune base, aucun soldat, l’Italie hors de l’Otan», ont scandé les pacifistes dans ce cortège précédé par un grand drapeau aux couleurs de l’arc-en-ciel. De nombreuses pancartes proclamaient aussi «Non à Poutine, non à l’Otan». Le gouvernement italien a décidé d’envoyer des armes à l’Ukraine mais n’a pas dévoilé le détail de ces fournitures militaires. A Londres, une foule de plusieurs centaines de personnes s’est rassemblée à Trafalgar Square, en brandissant des pancartes avec des inscriptions comme «Poutine tue» et «Embargo total contre la Russie» et criant «Arrêtez Poutine, arrêtez la guerre ! A Zagreb, plus d’un millier de personnes se sont rassemblées pour soutenir l’Ukraine, brandissant des pancartes où l’on pouvait lire «Stop à la guerre, Sauvez l’Europe», et «Gloire à l’Ukraine». De nombreux manifestants s’étaient enroulés dans le drapeau ukrainien.
Rencontre impromptue entre le Premier ministre Israélien et Vladimir Poutine à Moscou. Trois jours après avoir condamné, tardivement, l’attaque du Kremlin en Ukraine, Naftali Bennett s’est rendu à Moscou pour rencontrer le président russe. C’est la première visite d’un dirigeant étranger en Russie depuis l’invasion du 24 février. Après son entretien avec Vladimir Poutine, dont rien n’a filtré, le Premier ministre israélien a pris un vol vers Berlin, où il devait dîner avec le chancelier allemand Olaf Scholz, qu’il avait vu il y a seulement deux jours, lors de la visite de ce dernier en Israël. L’Elysée a indiqué que le Président de la République Emmanuel Macron avait parlé à Naftali Bennett ce samedi matin, avant qu’il ne parte pour Moscou, «dans une logique de coordination des efforts pour obtenir l’arrêt des combats». Les deux hommes ont convenu de rester en contact avec ce même objectif d’obtenir un cessez-le-feu et en coordination avec le chancelier Scholz.
L’annonce de cette visite qui n’avait pas été rendue publique a surpris, alors qu’Israël se trouve dans une situation délicate face au conflit russo-ukrainien, lié par ses relations économiques avec les deux pays et ses intérêts stratégiques avec Moscou, notamment face aux autres pays du Moyen-Orient. Mercredi, lors de l’Assemblée générale de l’ONU, l’Etat hébreu avait finalement condamné la Russie, aux côtés de 140 autres pays, après s’être initialement abstenu lors d’un premier vote.
Il y a quelque 1,2 million de russophones en Israël, sur 9,4 millions d’habitants — soit environ 12 % de la population. Ils sont arrivés en masse après l’effondrement du bloc de l’Est. La majorité originaire de Russie et d’Ukraine, le reste venant d’autres Etats satellites de l’Union soviétique.
L’Ukraine est le seul pays au monde à avoir un président juif – Volodymyr Zelensky. Et de nombreux coreligionnaires vivent là-bas et en Russie. Cette double proximité avait poussé Bennett à offrir une médiation, qui, jusqu’à présent, avait été rejetée.
UPDATE: Putin and Bennett's meeting is still ongoing, more than two and a half hours in. The Israeli PM violated Shabbat to fly to Moscow, accompanied by Ukrainian-born minister, PM's Office says https://t.co/dY3ZVJCzn8
— Haaretz.com (@haaretzcom) March 5, 2022
Evacuation de Marioupol : l’armée russe a repris «l’offensive». L’armée russe a repris «l’offensive» après le report de l’évacuation de civils de deux villes assiégées dans le sud-est de l’Ukraine, dont Marioupol, a déclaré samedi le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov. En raison de la réticence de la partie ukrainienne à influencer les nationalistes ou à prolonger le cessez-le-feu, les opérations offensives ont repris depuis 18 heures, heure de Moscou», soit 15 heures, a-t-il déclaré dans un message vidéo.
La compagnie russe Aeroflot suspend ses vols internationaux à partir du 8 mars. La compagnie aérienne russe Aeroflot a annoncé samedi la suspension de ses vols internationaux à partir du 8 mars, au moment où Moscou est frappé de plein fouet par des sanctions occidentales en lien avec l’Ukraine. Cette décision, qui entrera en vigueur à minuit, est due aux nouvelles «circonstances qui entravent l’opération des vols», a déclaré dans un communiqué la compagnie, ajoutant que les liaisons intérieures et avec le Bélarus seraient maintenues.
Blinken en visite à la frontière ukrainienne, où les réfugiés déferlent en Pologne. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est rendu samedi à la frontière entre l’Ukraine et la Pologne alors que la crise des réfugiés fuyant la guerre prend une véritable ampleur. Antony Blinken s’est entretenu avec des responsables polonais à propos de l’aggravation de la crise humanitaire provoquée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie, pendant que les réfugiés ukrainiens déferlaient par centaines par le poste-frontière de Korczowa-Krakovets.
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Les télévisions internationales suspendent leur couverture à Moscou. Les chaînes de télévision publique de télévision allemandes ARD et ZDF, l’agence de presse espagnole Efe, ainsi que la chaîne publique de télévision italienne RAI, ont annoncé, après d’autres médias internationaux (BBC, CNN, etc.) la suspension de leur couverture des événements à partir de Moscou, après la nouvelle loi russe punissant de jusqu’à quinze ans de prison la propagation d’informations visant à «discréditer» les forces militaires.
«Non à la guerre en Europe» : des milliers de manifestants à Paris en soutien à l’Ukraine. Plusieurs milliers de personnes sont rassemblées cet après-midi place de la République à Paris pour protester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie et dire «non à la guerre en Europe». Des rassemblements de soutien à l’Ukraine sont prévus ce week-end dans plus d’une centaine de villes de France et de nombreuses capitales européennes, au dixième jour de l’invasion russe. Des associations comme SOS-Racisme et des partis politiques tels que LREM, LR, EELV ou le PS ont appelé à rejoindre la manifestation parisienne.
Très forte mobilisation pour l’Ukraine à Paris. 🇺🇦🇫🇷
— Clément Lanot (@ClementLanot) March 5, 2022
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées pour la paix. #UkraineRussianWar #StandWithUkraine️ pic.twitter.com/0wo6R8KPe6
Pour Poutine une zone d’exclusion aérienne ferait des pays impliqués des cobelligérants. Et une menace de plus. Le président russe Vladimir Poutine a souligné samedi que la Russie considérerait comme cobelligérant tout pays tentant d’imposer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, une revendication de Kyiv que l’Otan a rejetée. «Nous allons considérer toute évolution en ce sens comme une participation au conflit armé de tout pays du territoire duquel une menace serait créée envers nos militaires», a-t-il dit au sujet d’une éventuelle «zone d’exclusion aérienne au-dessus du territoire de l’Ukraine».
L’Italie saisit des yachts et des villas appartenant à des oligarques russes. La police italienne a saisi des villas et des yachts d’une valeur d’au moins 140 millions d’euros appartenant à quatre oligarques Russes qui ont été placés sur une liste de sanctions de l’UE après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Une source policière a indiqué qu’une villa appartenant à l’homme d’affaires milliardaire Alicher Usmanov en Sardaigne et une autre maison sur le lac de Côme appartenant à l’animateur de la télévision publique russe Vladimir Soloviev avaient toutes deux été confisquées. Les yachts saisis dans des ports au nord de l’Italie appartiennent à l’homme le plus riche de Russie, Alexei Mordashov, et à Gennady Timchenko, qui entretient des liens étroits avec le président russe, Vladimir Poutine.
Les oligarques russes auraient acheté de nombreuses villas dans des lieux prisés d’Italie au cours des 20 dernières années et, selon certaines sources, d’autres biens devraient être saisis dans les jours à venir, les États occidentaux appliquant des sanctions pour tenter de contraindre la Russie à se retirer d’Ukraine.
En Pologne, Blinken promet plus d’aide pour les réfugiés ukrainiens. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a salué samedi la Pologne pour son accueil réservé aux centaines de milliers d’Ukrainiens en fuite et a déclaré que Washington projetait d’avancer 2,75 milliards de dollars supplémentaires pour faire face à la crise humanitaire causée par la guerre. «Le peuple polonais sait combien il est important de défendre la liberté», a-t-il souligné après un entretien avec le ministre polonais des Affaires étrangères Zbigniew Rau, à Rzeszow, près de la frontière avec l’Ukraine.