Menu
Libération
Mémoire

Discorde en Bosnie-Herzégovine après l’interdiction de nier le génocide de Srebrenica

Article réservé aux abonnés
Les responsables de l’entité à majorité serbe boycottent les principales institutions du pays, après l’interdiction, par le Haut représentant, de démentir le crime de génocide.
Des proches des victimes du massacre de Srebrenica en 1995 se rassemblent au cimetière commémoratif du village de Potocari, près de la ville de Srebrenica, le 11 juillet qui marquait le 26e anniversaire du massacre. (ELVIS BARUKCIC/AFP)
publié le 28 juillet 2021 à 12h02

Une fois de plus, la Bosnie-Herzégovine se déchire sur Srebrenica. Lundi, les chefs politiques de l’entité serbe du pays ont annoncé le boycott des institutions centrales. Depuis mardi, la présidence collégiale, le Parlement et le gouvernement sont ainsi bloqués. Les chefs nationalistes de la partie serbe de Bosnie-Herzégovine protestent contre la décision du Haut représentant de la communauté internationale d’avoir interdit vendredi le déni du génocide de Srebrenica et des crimes de guerre.

A quelques jours de son départ, le diplomate autrichien Valentin Inzko, qui occupe le poste de Haut représentant en Bosnie depuis 2009, a utilisé ses pouvoirs discrétionnaires pour modifier le code pénal du pays. Il prévoit désormais des peines de six mois à cinq ans de prison pour ceux qui «approuvent publiquement, nient, minimisent grossièrement ou tentent de justifier le crime de génocide, le crime contre l’humanité et le crime de guerre». Cela faisait plus de vingt ans qu’un Haut représentant, chargé de vérifier le respect de l’accord de paix de Dayton, n’avait pas pris une décision aussi significative.

Car le déni du génocide est la colonne vertébrale du discours politique des chefs nationalistes de la Republika Srpska, l’entité serbe de Bosnie. Milorad Dodik, figure vociférante des nati