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Libération
Visite royale

Discours de Charles III au Sénat : entre écologie et diplomatie

Longuement ovationné par les parlementaires français, le roi Charles III a proposé jeudi 21 septembre une «entente pour la durabilité» afin de répondre «plus efficacement» à «l’urgence mondiale en matière de climat et de biodiversité».
Le roi Charles III s'adresse aux sénateurs à Paris, le 21 septembre 2023. (Daniel Leal/AFP)
publié le 21 septembre 2023 à 12h51

Ovation pour le discours d’un roi. Au bout de son allocution devant les sénateurs, ce jeudi 21 septembre à Paris, le souverain du Royaume-Uni Charles III s’est engagé «à faire tout ce qui est en [son] pouvoir pour renforcer la relation indispensable entre le Royaume-Uni et la France», après avoir ébauché un projet d’«entente pour la durabilité» entre France et Royaume-Uni, pour «relever les immenses défis du monde», notamment en matière d’écologie. Le souverain britannique, connu pour son engagement sur la question climatique, a été applaudi pendant plus d’une minute trente par des parlementaires debout.

Multipliant les références historiques, dans un discours prononcé tour à tour en français et en anglais, Charles III s’est inspiré de l’Entente cordiale, un texte signé en 1904 entre la France et le Royaume-Uni pour aplanir leurs très fortes divergences de l’époque. Le monarque a justifié cette initiative au nom de «l’exemple du passé» afin de «relever les immenses défis du monde qui nous entoure». Cette déclaration intervient alors que le Premier ministre britannique Rishi Sunak a annoncé mercredi le report de plusieurs mesures phares de la politique climatique du Royaume-Uni, une décision réprouvée dans les milieux économiques et jusqu’au sein des conservateurs au pouvoir.

Au deuxième jour de sa visite d’Etat à Paris, le roi Charles III s’est plus largement engagé à renforcer les relations diplomatiques, affirmant que «le Royaume-Uni sera toujours un des alliés les plus proches de la France», et appelant à «chérir et entretenir notre entente cordiale», en tant que «voisins, partenaires, amis et alliés». En français, il a insisté sur l’idée qu’il n’y avait «pas de défis que nous ne puissions relever», et qu’«ensemble, notre potentiel est illimité».

Le souverain, qui entend asseoir son image à l’international un an après son accession au trône, a également assuré jeudi de la «détermination inébranlable» du Royaume-Uni et de la France à voir l’Ukraine «triompher», soulignant également le soutien de Paris et de Londres à Kyiv face à l’«agression injustifiée sur notre continent» de l’Ukraine par la Russie.

Ce discours devant le Sénat est une première pour un souverain britannique. En 2004, sa mère Elizabeth II s’était exprimée dans la salle des Conférences du Sénat, devant les députés et les sénateurs réunis, mais pas dans l’hémicycle.

Pour cette visite de trois jours en France, la première depuis le couronnement du monarque, le président Emmanuel Macron avait reçu le roi pour un dîner fastueux au château de Versailles, temps fort de la séquence, sous le signe de l’amitié franco-britannique après les turbulences du Brexit. En ouverture du repas, le président français a affirmé que la venue de Charles III était «un signe d’amitié et de confiance», perçu «comme hommage à notre passé, et comme gage d’avenir».