Dix ans plus tard, l’Allemagne a-t-elle réussi à surmonter ce défi lancé par Angela Merkel ? «Nous avons réussi beaucoup de choses», a-t-elle répondu cette semaine dans une interview à la télévision publique en justifiant sa décision de laisser les frontières ouvertes. «Qu’aurait-on pu faire d’autre ? Qu’on les repousse avec des canons à eau ? Ce n’était pas une solution pour moi», dit-elle.
Aucun pays de l’Union européenne n’a accueilli autant de réfugiés. Dans une Europe égoïste, l’Allemagne s’est montrée exemplaire grâce à une société civile volontaire, sans laquelle cette crise n’aurait pas été maîtrisée. Il n’y a pas eu de «jungle de Calais» en Allemagne. Aucun réfugié n’est mort de froid dans la rue. Ils ont mangé à leur faim. Ils ont réussi à trouver un toit et, pour la plupart, un travail.
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Selon l’Institut de recherche sur le marché du travail, près de trois quarts des hommes arrivés en 2015 et 2016 ont un emploi, un niveau à peine inférieur à la moyenne nationale. Ils ont aussi été une réponse à la pénurie de main-d’œuvre. Sans les réfugiés, les hôpitaux allemands ne pourraient pas fonctionner correctement.
Mais les Allemands sont fatigu