L’Union européenne «répliquera» aux nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump sur les importations d’acier et d’aluminium, comme elle l’avait fait lors de mesures similaires en 2018 de la part du président américain, a affirmé ce lundi 10 février le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. «Nous répliquerons à nouveau», comme l’Union européenne l’avait déjà fait en 2018 lors d’une décision similaire de Donald Trump prise lors de son premier mandat, a assuré le locataire du Quai d’Orsay sur TF1.

«Il n’y a aucune hésitation quand il s’agit de défendre nos intérêts», a poursuivi le chef de la diplomatie française. Il a ajouté que la Commission européenne avait un mandat pour agir en ce sens, et «qu’elle (avait) assuré» les pays membres qu’elle allait le mettre à exécution sans tarder. Jean-Noël Barrot n’a pas donné de détails sur les mesures de rétorsion envisagées.

Donald Trump a déclaré dimanche qu’il «(annoncerait) des droits de douane sur l’acier lundi», que «tout l’acier arrivant aux Etats-Unis aura 25 % de droits de douane», et que le même sort serait réservé à l’aluminium importé. Lors de son premier mandat (2017-21), Donald Trump avait déjà imposé des droits de douane sur l’acier et l’aluminium afin de protéger l’industrie américaine qu’il estimait être confrontée à une concurrence déloyale en provenance de pays asiatiques et européens.

L’Union européenne n’a toutefois reçu «aucune notification officielle» concernant de nouveaux droits de douane américains, a indiqué la Commission ce lundi. «Nous ne répondrons pas à des annonces générales sans précisions ou clarification écrite», a écrit la commission dans un communiqué, soulignant qu’elle réagira pour protéger les intérêts des entreprises européennes en cas de «mesures injustifiées».

De son côté, Berlin a réagi ce lundi en estimant qu’une hausse des droits de douane «nuiraient à tous les pays» y compris les Etats-Unis. La première économie européenne observe «avec inquiétude les annonces de nouveaux droits de douane» et «veut éviter autant que possible ces mesures», a déclaré à la presse Korbinian Wagner, porte-parole du ministère de l’Economie et du Climat. Dans un communiqué séparé, le ministre de l’Economie et du Climat Robert Habeck a appelé à «poursuivre la voie de la coopération avec les Etats-Unis, ce qui profite aux deux parties».

L’industrie de l’acier est déjà soumise à une forte concurrence internationale ainsi qu’au recul de la demande de la part du secteur automobile, l’un de ses gros clients. Environ 25 % des exportations européennes d’acier sont destinées aux Etats-Unis, selon le cabinet Roland Berger. Dès lors, «toute taxe de la part des Etats-Unis heurterait le secteur européen», avait-il prévenu dans une note récente.

Mis à jour à 12 h 40 avec la réaction de Berlin.