Donald Trump est manifestement plus pressé de s’en prendre à ses alliés les plus proches qu’à la Chine, pourtant son ennemi désigné. Ainsi, lundi 10 février, il a dégainé une nouvelle salve de droits de douane ciblant les importations d’acier et d’aluminium provenant du monde entier, franchissant un pas de plus vers une guerre commerciale généralisée. «C’est 25 %, sans exception ou exemption. Et ce sont tous les pays», à partir du 12 mars, a déclaré le président américain.
Ses deux décrets ont pour base les risques pour la «sécurité nationale» (la fameuse «section 232» d’une loi de 1962 adoptée dans le contexte de la guerre froide) et suppriment toutes les exemptions existantes sur les deux métaux dont bénéficiaient l’Union européenne, l’Argentine, l’Australie, le Canada, le Mexique et le Royaume-Uni et uniquement sur l’acier et ses dérivés le Brésil, le Japon et la Corée du Sud. Si l’Europe est cette fois touchée – 25 % de ses exportations d’acier sont destinées aux Etats-Unis –, la victime la plus évidente de cette nouvelle salve trumpienne sera Ottawa. Principal fournisseur d’acier et d’aluminium des Etats-Unis,