«Dans le monde de Donald Trump, il n’y a plus d’alliés, les traités n’ont plus de valeurs, la parole donnée est précaire et révocable, bref, il n’y a que des rapports de force. En cela, il est proche de Vladimir Poutine», analyse François Heisbourg. Pour le conseiller spécial de la Fondation pour la recherche stratégique et auteur d’Un monde sans l’Amérique (Odile Jacob, 2024), «les relations internationales sont revenues à l’état sauvage» depuis que le président américain, en moins de trois mois, a mis fin de facto à l’Alliance atlantique qui a garanti la sécurité de l’Europe depuis 1949, et a déclaré une guerre commerciale à la quasi-totalité de la planète en violant toutes les règles du commerce international.
«Trump, c’est la fin de la géopolitique : il ne s’agit pas de définir une politique étrangère pour déterminer la façon dont les Etats-Unis s’insèrent dans un espace mondial et développent un jeu d’acteurs qui peut être gagnant-gagnant, interdépendant ou asymétrique. On entre dans une ère de domination brutale», renchérit Sylvain Kahn, professeur d’histoire et géographie à Sciences-Po Paris. Face à l’empire prédateur que sont devenus les Etats-Unis, les autres acteurs étatiques n’ont d’autres choix que de s’organiser afin d’éviter un retour à un dangereux éta