Au troisième jour de l’été ukrainien, la nature bourdonne dans ce joli coin de campagne de la région de Kyiv. Les champs de bataille semblent bien loin, mais à l’orée de ce vieil aérodrome civil soviétique qui a plutôt l’air d’un champ tout court, un hangar a été bombardé il y a quelques mois par un drone Shahed russe. Dans le ciel dégagé au-dessus de ce site, plusieurs équipes de fabricants de drones viennent tester leurs nouveautés en vol. Parmi eux, les techniciens de la société Armadrone, spécialisée dans les drones de frappe en profondeur. Trois hommes s’affairent autour d’un triangle de plastique composite et de métal d’une envergure de 2,20 mètres, équipé d’un réservoir d’essence de 10 litres et d’une hélice.
Soudain, la catapulte mécanique expédie dans le ciel le drone, produisant un bruit de tondeuse à gazon qui s’amenuise à mesure que l’engin prend de l’altitude et fait des ronds au-dessus de la prairie ressemblant à un aigle noir. «Nous sommes en train de tester les derniers modèles de notre drone Trident ; un drone kamikaze longue portée qui peut frapper jusqu’à une distance de 600 km», explique Dmytro Dubas, anc