Des sols d’ordinaire gorgés d’eau, mais qui sont secs depuis de longues semaines, au point d’être poussiéreux par endroits. Une sécheresse jamais vue depuis des décennies frappe une partie du nord de l’Europe, allant du Royaume-Uni à la Scandinavie, en passant par la Belgique, les Pays-Bas et le nord de la France
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Les îles britanniques connaissent jusqu’ici leur printemps le plus sec depuis plus d’un siècle et demi. Dans le nord de l’Angleterre, les niveaux des réservoirs d’eau «sont particulièrement, voire exceptionnellement bas», selon l’Agence de l’Environnement. Aux Pays-Bas, il n’avait jamais aussi peu plu depuis le début des relevés en 1906.
Au Danemark, l’institut météorologique a prévenu début mai que les trois derniers mois avaient été exceptionnellement secs, avec moins de 63 mm de pluie enregistrés. «Depuis 1874, il n’est arrivé que 7 fois que la période de février à avril ait moins de précipitations», a-t-il relevé. À cela s’ajoutent un ensoleillement et des températures supérieurs à la normale pour le Danemark. Depuis le 15 mai, l’indice de sécheresse est supérieur ou égal à 9 sur une échelle de 1 à 10, ce qui n’est jamais arrivé aussi tôt depuis que cet indice a été établi en 2005, a souligné l’institut.
Une #Europe à l'envers : depuis la fin de l'hiver, la #sécheresse s'est installée sur le nord du continent et les Îles Britanniques en raison d'un indéboulonnable #anticyclone qui oblige les dépressions à le contourner par le sud. Ce scenario se répète cette semaine. pic.twitter.com/pqcFVYTABQ
— La Chaîne Météo (@lachainemeteo) May 4, 2025
En Suède, la Fédération des agriculteurs conseille aux exploitants de revoir leur planification en matière d’eau. Car dans les champs, les semis de printemps n’ont pas encore germé à cause du temps exceptionnellement sec.
Si la situation se prolongeait, elle risque de réduire les futurs rendements des cultures que les agriculteurs sont en train de semer. Lorsqu’il y a un déficit d’eau dans les champs de blé, de maïs, de colza ou d’orge, leur «croissance est limitée», explique Nicolas Guilpart, maître de conférence en agronomie à Agro Paris Tech.
Des quantités de pluie doublées en péninsule ibérique
En France, les nappes phréatiques, en sous-sol, sont bien remplies, mais les plantes ont besoin d’eau en surface pour pousser, et donc de pluie. Or, le Nord est placé en vigilance sécheresse depuis lundi : le département a reçu, entre février et début mai, la quantité de pluie qui tombe habituellement en un mois, et le vent du Nord-Est a accentué l’assèchement des sols. En France aussi les températures sont au-dessus de la normale, notamment dans les Hauts-de-France.
Mais cette sécheresse intense dans une partie du nord de l’Europe contraste avec celle du sud du continent, et notamment de l’Espagne et du Portugal où l’on a mesuré jusqu’au double des quantités de pluie habituelles sur cette période. Le sud de la France a aussi été balayé par de fortes intempéries ces derniers jours, qui ont notamment causé la mort de trois personnes dans le Var.