«Nous sommes rentrés à la maison», titre la première page jaunie du journal que je garde précieusement dans une boîte sous une étagère depuis vingt ans. Sa date de publication – le 1er mai 2004 – est symbolique pour deux raisons pour moi : c’est le jour où la Hongrie a rejoint l’Union européenne et celui où j’ai commencé à travailler comme journaliste. L’un des journaux que j’ai gardés est l’édition spéciale du Magyar Hírlap, où j’ai commencé ma carrière comme reporter spécialiste des affaires étrangères.
Beaucoup de choses ont changé durant les vingt ans qui se sont écoulés depuis la publication de cette une. Pour commencer, le Magyar Hírlap est devenu un outil de propagande pour l’extrême droite, alors que le Népszabadság, l’autre journal que j’ai gardé, a fermé sous la pression du gouvernement. Mais ce n’est pas seulement ma profession que le gouvernement a prise en otage, c’est la société hongroise tout entière.
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