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Elargissement de l’Union européenne, le chant du cygne de l’Union?

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie, on compte désormais neuf demandes d’adhésion à l’UE. Une situation qui pose des questions fondamentales dont aucune n’a été abordée et encore moins traitée par crainte de gâcher le momentum politique.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, au sommet européen de Bruxelles, le 24 juin 2022. (Olivier Matthys/AP)
par Jean Quatremer, correspondant de l'UE à Bruxelles
publié le 24 juin 2022 à 20h56

L’Union européenne n’avait d’autre choix que de reconnaître à l’Ukraine martyrisée, à la Moldavie déstabilisée et à la Géorgie partiellement occupée, qu’ils avaient vocation à la rejoindre. Kyiv et Chisinau ont obtenu, jeudi soir, à l’unanimité des vingt-sept chefs d’Etat et de gouvernement réunis à Bruxelles, le statut de pays candidats, alors que Tbilissi, qui a de sérieux progrès à faire sur le plan démocratique et économique, voit au moins sa «vocation européenne» reconnue. Trois décisions qui auraient été inimaginables avant le 24 février, date du début de l’agression russe. Comme l’a reconnu franchement Emmanuel Macron, «de manière très claire, c’est lié au contexte. Oui, c’est géopolitique et je l’assume totalement». Un message envoyé à la fois à ces pays victimes de Moscou, mais aussi à Vladimir Poutine qui voulait justement éviter ce rapprochement avec l’Union en envahissant l’Ukraine.

Même si les négociations d’adhésion proprement dites ne commenceront que bien après la fin de la guerre (la Macédoine du Nord les attend depuis 2005 et l’Albanie depuis 2014) et pourraient durer très longtemps (la Serbie et le Monténégro négocient depuis 2012 et 2014), il n’y aura pas de retour en arrière : l’Union comptera donc à terme 36 Etats membres, puisque la