La salle des fêtes aux murs anis de Scoreni, petite ville du centre de la Moldavie, est pleine à craquer ce jour de janvier 2023. Retraités et familles se pressent autour d’une petite femme aux cheveux coupés au carré, qui explique avec patience la crise énergétique et la manière dont la Russie la manipule pour nuire à la souveraineté nationale. Cette silhouette miniature, c’est la présidente Maia Sandu. Une anomalie sur la scène politique moldave, dominée depuis l’indépendance de 1991 par les oligarques et les héritiers du communisme.
Européenne convaincue, élue par surprise en 2020 à la tête d’un pays qui a longtemps été dans l’orbite de Moscou, Maia Sandu n’a rien fait comme ses prédécesseurs. Face à la guerre en Ukraine et aux tentatives de déstabilisation russe décuplées, elle a réussi le tour de force de faire exister la Moldavie sur la scène internationale. Appréciée à Bruxelles,