Le candidat pro-européen et maire de Varsovie, Rafal Trzaskowski, est arrivé dimanche légèrement en tête du premier tour de l’élection présidentielle en Pologne, décisive pour l’avenir du gouvernement pro-européen en place, selon un sondage à la sortie des bureaux de vote.
Rafal Trzaskowski, soutenu par 30,8% des électeurs, affrontera au second tour, le 1er juin, le candidat nationaliste Karol Nawrocki crédité de 29,1% des suffrages, d’après l’Institut IPSOS. Le taux de participation a été de 66,8%, selon le sondage.
«Ce résultat montre à quel point nous devons être forts, à quel point nous devons être déterminés», a déclaré M. Trzaskowski à ses partisans dans un stade couvert de la ville historique de Sandomierz, dans l’est de la Pologne.
Le candidat nationaliste, Karol Nawrocki, a quant à lui remercié ses électeurs, disant que sa victoire au second tour empêchera la coalition en place de «monopoliser» le pouvoir en Pologne.
Les deux candidats vont se retrouver face à face, à un moment délicat pour l’Europe avec la poursuite de la guerre en Ukraine, la montée en puissance des partis d’extrême droite et des liens tendus avec Washington.
Le résultat définitif de la présidentielle dépendra en grande partie du vote au second tour des partisans de Slawomir Mentzen, le candidat d’extrême droite. «C’est le plus grand succès dans l’histoire de notre camp», a déclaré Mentzen, un libertarien eurosceptique, fermement opposé à l’avortement et aux migrants, qui accuse les réfugiés ukrainiens, estimés à environ un million, de profiter de la Pologne.
Slawomir Mentzen et l’eurodéputé antisémite Grzegorz Braun ont obtenu ensemble près de 22% des voix.
Un pro-avortement face à un admirateur de Trump
La politique internationale a largement dominé la campagne électorale, avec notamment la question de la place de Varsovie entre l’UE et les Etats-Unis, et mis en lumière un affrontement entre deux conceptions distinctes.
Et si le président a un rôle secondaire dans le système politique polonais, Rafal Trzaskowski, 53 ans, a promis de soutenir le droit à l’avortement dans un pays où il est quasiment interdit et ceux de la communauté LGBTQ. Karol Nawrocki, 42 ans, qui dit admirer Donald Trump, affirme que le président américain lui a dit «Vous allez gagner» lorsqu’ils se sont rencontrés à la Maison Blanche début mai.
Mise à jour à 23 h 40, avec plus de détails et les réactions des candidats.