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Interview

Elections au Royaume-Uni : «Le Labour est devenu prudent, peut-être un peu trop»

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Le chercheur Karl Pike rappelle que le Parti travailliste de 2024, donné vainqueur du scrutin de ce jeudi 4 juillet, devra composer avec une croissance stagnante et une dette importante, quand le Tony Blair du New Labour avait bénéficié d’une économie florissante.
Le leader travailliste Keir Starmer à Southampton, en Angleterre, le 17 juin. (Chris J Ratcliffe/Reuters)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 3 juillet 2024 à 17h55

Dans son programme de 133 pages qui promet «changement», «croissance» et «création de richesse», le Labour Party reconnaît l’ampleur de la crise des services publics britanniques, mais ne s’engage pas précisément sur les dépenses à venir. Pour Karl Pike, auteur de Getting Over New Labour, The Party After Blair and Brown (Agenda Publishing, 2024, non traduit), si la formation peut compter sur un fort désir de changement de la part des électeurs qui votent ce jeudi pour élire le Parlement et désigner un Premier ministre, elle héritera en cas de victoire de conditions économiques difficiles et pèche par excès de prudence.

Un Parti conservateur en panne d’inspiration, une série de crises, un vent de changement qui bouscule les circonscriptions de tout le pays : ces élections rappellent à plusieurs égards celles de 1997, lorsque la victoire de Tony Blair semblait inévitable. En quoi sont-elles similaires et différentes à la fois ?

Au Royaume-Uni, ce sont habituellement les conservateurs qui remportent les élections, et rarement les travaillistes. Cette fois, le Labour pourrait se retrouver avec une importante majorité, ce qui n’est pas arrivé depuis l’élection de Tony Blair en 1997 et en 2001. Comme à cette époque, on remarque un fort appétit de changement. En revanche, les cond