Depuis plusieurs mois, les sondages aux résultats dramatiques se succèdent au Royaume-Uni. Avant que les législatives ne soient annoncées pour le 4 juillet, John Curtice, le politologue le plus en vue, avait déjà prédit que les conservateurs avaient 99 % de chances de perdre les élections. Maintenant que la date est fixée, la question est de savoir s’ils parviendront à limiter les dégâts. Selon les estimations les plus pessimistes, le parti de Rishi Sunak pourrait se retrouver avec seulement 66 sièges sur les 650 en jeu, tandis que le Labour espère enregistrer la plus belle victoire de son histoire.
La dernière fois que les Britanniques votaient, il y a tout juste cinq ans, la situation était on ne peut plus différente. Boris Johnson remportait une majorité de 80 sièges au Parlement, récupérant une partie des bastions travaillistes du nord séduits par sa promesse de «réaliser le Brexit» coûte que coûte. Face à lui, Jeremy Corbyn ne parvenait pas à convaincre, empêtré dans une position ambiguë sur la sortie de l’Union européenne, et critiqué à l’intérieur de son parti pour ses positions jugées trop radicales.
Titanic
Mesures cruelles
Comment expliquer ce changement si dramatique du paysage électoral ? Il y a évidemment l’usure du pouvoir : les conservateurs gouvernent depuis 2010, élus dans le sil