Rarement élections européennes auront autant compté, quarante-cinq ans après les premières du genre. Une guerre sur le continent, une autre au Proche-Orient. Des enjeux industriels, de compétitivité, d’accès aux ressources, pour exister dans un monde technologique et numérique dominé par le bras de fer auquel se livrent la Chine et les Etats-Unis. L’ombre de la Russie, qui a longtemps endormi les pays européens avec son gaz bon marché, sème la désinformation pour affaiblir leur soutien à Kyiv et pactise avec les extrêmes droites et xénophobes du continent.
Depuis un quart de siècle, l’essor de celles-ci, inexorable, nourri du sentiment de déclassement individuel et collectif mais aussi de peurs identitaires liées à l’immigration, vient fragmenter les exécutifs nationaux et menacer l’efficacité des institutions européennes. Après être restées dans les marges du Parlement, ces extrêmes droites pourraient, pour la première fois, peser sur la composition de l’hémicycle, puis par ricochet sur le choix du ou de la présidente de la Commission et sur le calendrier législatif.
C’est dans ce contexte que plus de 360 millions d’électeurs votent, depuis jeudi et jusqu’au dimanche 9 juin, dans les 27 pays de l’Union européenne, pour élire les 720 membres d