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Libération
Chroniques europhiles (1/7)

Elections européennes : au Luxembourg, les travailleurs transfrontaliers prospèrent avec l’espace Schengen

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Le petit pays a bâti toute une partie de son économie sur la mobilisation de la main-d’œuvre régionale. Les transfrontaliers, attirés par les salaires et le type d’emplois, y sont les plus nombreux de l’UE.
A Vianden au Luxembourg, non loin de la frontière allemande, en 2021. (Vincent Isore/IP3)
publié le 15 mai 2024 à 9h09

Montée des populismes, euroscepticisme, abstention… Face à la sinistrose, Libé choisit de prendre le contrepied, et de rappeler les apports positifs et concrets de l’UE dans nos vies, de l’espace Schengen au Pass Interrail, d’Erasmus aux capitales européennes de la culture.

Entre la France et le Luxembourg, les postes-frontières ont disparu depuis longtemps. Ils ont été remplacés par des pompes à essence, qui ponctuent avec régularité la ligne de séparation entre les deux pays. A Schengen, où furent signés les accords entérinant la libre circulation dans l’Union européenne, on ne compte pas moins de six stations-service pour 5 200 habitants. Trois sont judicieusement situées à la sortie de l’autoroute qui arrive d’Allemagne, les trois autres sont plantées quelques centaines de mètres plus au sud, le long de la départementale qui débouche de France. Toutes affichent le sans-plomb 95 à 1,62 euro, un prix imbattable dans les pays frontaliers.

Depuis l’entrée en fonction de l’espace Schengen en 1995, l’économie luxembourgeoise exerce une force d’attraction de plus en plus forte sur les régions voisines : Lorraine nord, Ardennes belges et Sarre allemande. «Le “miracle économique luxembourgeois”, qui s’est traduit par un doublement de l’emploi en vingt ans, n’a pu s’opérer que parce que le pays est situé à proximité de régions dotées d’une main-d’œuvre mobilisable et capable de se déplacer, explique Anthony Villeneuve, économiste auprès de l