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Libération
Chroniques europhiles (2/7)

Elections européennes : les fonds Peace, échafaudages de la paix nord-irlandaise

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Mis en place avant même les accords de paix de 1998, le programme a permis aux ennemis d’hier et aux jeunes nés dans différentes communautés de se rencontrer. Malgré le Brexit, ils resteront en place jusqu’en 2027.
Peinture du groupe pamilitaire loyaliste Ulster Volunteer Force (UVF), dans le nord de Belfast, en février 2024. (Liam McBurney/PA.ABACA)
par Juliette Démas, correspondante à Londres
publié le 18 mai 2024 à 13h00

Montée des populismes, euroscepticisme, abstention… Face à la sinistrose, Libé choisit de prendre le contrepied, et de rappeler les apports positifs et concrets de l’UE dans nos vies, de l’espace Schengen au Pass Interail, d’Erasmus aux capitales européennes de la culture.

«Là, où on en serait sans cet argent ? C’est difficile à dire, mais une chose est certaine : ce n’est pas le gouvernement britannique qui a financé la paix ici.» Laurence McKeown, lunettes sur le nez et foulard autour du cou, cumule les casquettes : docteur en sociologie et dramaturge, il est aussi un ancien prisonnier politique associé à l’IRA, et a fait partie des grévistes de la faim de 1981. Il emploie rarement le mot «paix» seul, et préfère l’expression «processus de paix», qui reflète un travail toujours en cours, dont les acquis sont à protéger.

L’Irlande du Nord, province britannique, a connu la dernière guerre civile d’Europe occidentale. Entre 1969 et 1998, les Troubles ont fait près de 3 500 morts, et ont vu s’opposer les loyalistes et unionistes (pro-Royaume-Uni) aux républicains et nationalistes (pro-réunification de l’Irlande). Pour acter la fin des violences, l’intervention des Etats-Unis, de l’Irlande, du Royaum