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Scrutin

Elections européennes : l’extrême droite à l’assaut du Parlement

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Elections européennes 2024 dossier
Les partis d’extrême droite risquent de réaliser une percée dans de nombreux pays lors des élections européennes du 9 juin, au point de bouleverser les équilibres politiques. Plusieurs chantiers pourraient s’en trouver menacés.
De gauche à droite : Tomio Okamura (président du parti tchèque Liberté et démocratie directe), Harald Vilimsky (membre du FPO autrichien), Matteo Salvini (vice-président italien du Conseil des ministres), Tino Chrupalla (porte-parole de l'AfD allemand) et Kostadin Kostadinov (leader du Vazrazhdane bulgare), à Florence le 3 décembre 2023. (Andreas Solaro /AFP)
par Jean Quatremer, Correspondant européen
publié le 8 mars 2024 à 20h31

A droite toute ? A trois mois des élections européennes – qui se dérouleront du 6 (aux Pays-Bas) au 9 juin (en France notamment) dans 27 pays –, les sondages agrégés montrent que l’extrême droite et les populistes devraient singulièrement accroître leur poids au sein du Parlement. Car presque partout dans l’Union européenne, ces partis extrémistes ont le vent en poupe, portés par la multiplication des crises et des peurs que n’ont pas su ou voulu traiter les partis de gouvernement. Mais cette poussée annoncée ne se traduira pas par une majorité : simplement, la majorité tripartite actuelle composée des conservateurs du Parti populaire européen (PPE), des socialistes et des centristes de Renew devrait être fragilisée, ce qui rendra le Parlement européen plus imprévisible que jamais.

Pour avoir une idée de ce qui va se passer en juin, il faut s’intéresser à la situation politique dans chaque Etat membre. En effet, ces élections n’ont d’européennes que le nom, même si elles ont lieu au même moment et selon le même mode de scrutin, la proportionnelle. En réalité, il s’agit de 27 élections nationales (faute de circonscription transnationale), les citoyens de chaque Etat membre élisant un nombre de députés variable selon sa taille (6 pour Malte, 81 pour la France, 96 pour l’Allemagne) désignés par des partis nationaux (et non européens) : c’est seulement ensuite qu’ils se retrouveront à Strasbourg et à Bruxelles au sein de «groupes politiques» dont l’idéologie est par nature très é