Io sono Giorgia. Au printemps 2021, son autobiographie intitulée Je suis Giorgia. Mes racines, mes idées (non traduite), publiée par la prestigieuse maison d’édition Rizzoli, était restée plusieurs semaines en tête du classement des ventes de livres en Italie. Comme une anticipation, dans les rayons des librairies, de la pénétration dans les isoloirs de la leader post-fasciste Giorgia Meloni. A l’époque, son parti Fratelli d’Italia («Frères d’Italie», FdI) était déjà crédité de 17 % dans les sondages, quatre fois plus que son score aux législatives de 2018.
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Dimanche, la formation d’extrême droite pourrait s’approcher des 25 %, voire les dépasser, et la nouvelle figure de l’extrême droite italienne, âgée de 45 ans, se retrouver propulsée à la présidence du Conseil, première femme en Italie à accéder au palais Chigi. «Je suis prête à gouverner cette nation», répète-t-elle dans ses meetings de campagne, tout en confessant une certaine anxiété. «Toute personne sensée ressentirait le poids de cette responsabilité. Ça me rappelle quand je suis devenue mère. On me demandait “tu es prête ?”. Personne ne peut dire oui, car personne ne t’enseigne comment devenir parent.» Il y a encore quelques années, celle qui s’est engagée à quinze ans dans les rangs du Mouvement