Alors que la presse regorge d’illustrations de policiers attaqués dans les rues et d’émeutiers le visage caché sous des cagoules, la photo de Tommy Robinson en maillot de bain, bronzant sur un matelas gonflable à Chypre, s’affiche dans les pages du Daily Mail. «Tommy Robinson prend le soleil dans un hôtel cinq étoiles […] pendant que ses fantassins se livrent à de violentes manifestations dans tout le Royaume-Uni», titre le tabloïd. Selon la presse britannique, il aurait «fui le pays» alors qu’il devait bientôt comparaître, une nouvelle fois, devant la justice, mais le tribunal a précisé que rien ne l’empêchait de partir. Tommy Robinson assure de son côté qu’il est simplement en vacances. Ce qui ne l’empêche pas de rester très actif sur le réseau social X (anciennement Twitter), où il est suivi par plus de 800 000 personnes, pour piloter les extrémistes sur les îles britanniques et fomenter les troubles depuis l’Europe ensoleillée, l’Espagne la semaine dernière et Chypre ces jours-ci.
En quête de légitimité
L’Anglais de 41 ans, de son vrai nom Stephen Christopher Yaxley-Lennon, est le «leader de facto» des agitateurs violents, affirme Martin Farr, chercheur en histoire britannique à l’université de Newcastle. Lors des manifestations et des émeutes, ses soutiens entonnent souvent un chant à sa gloire. Officiellement, il n’a plus aucun