Certes, Emmanuel Macron arrive ce mercredi 23 juillet à Berlin en terrain conquis. Jamais, depuis Helmut Kohl, l’Allemagne n’avait eu de chancelier doté d’une fibre aussi européenne. Gerhard Schröder, Angela Merkel ou Olaf Scholz avaient maintenu la relation sur feu doux, sans aucune volonté de marcher sur les pas des couples Adenauer-de Gaulle ou Kohl-Mitterrand. «Friedrich Merz, lui, incarne vraiment la volonté de l’Allemagne de faire avancer l’Europe avec la France», se félicite Stefan Seidendorf, directeur par intérim de l’Institut franco-allemand de Ludwigsburg.
Dernier spécimen de la «génération Adenauer» (le chancelier de la réconciliation), Friedrich Merz, dont la carrière politique est principalement bruxelloise, a promis de faire redémarrer ce moteur franco-allemand à l’arrêt depuis les deux discours de la Sorbonne d’Emmanuel Macron (2017 et 2024), restés lettres mortes à la chancellerie. Le réchauffement des relations entre les deux pays est de bon augure. La liste des contentieux entre Paris et Berlin reste très longue. «Et Merz ne compte pas se plier d’emblée à l’agenda de Macron. Et inversement», prévient Stefan Seidendorf.
«Gérer les conflits d’intérêts»
Les différends, anciens, ont déjà éclaté au grand jour. La défense européenne, le dossier le plus sensible entre Paris et Berlin, a été à l’origine du premier couac, avec une demande gonflée de Dassault Aviation. L’avionneur a réclamé la plus grosse part du gâteau (80 % des contrats) dans le projet du système de combat aér