Sous un généreux soleil de printemps, des milliers de sympathisants du Parti socialiste se regroupent en cercle sur l’immense place centrale de Tirana. Une tribune en forme d’étoile a été installée, et de petits drapeaux bleus de l’Union européenne portant le slogan «Albanie 2030» flottent au-dessus de la foule. «Avec le rouge et noir albanais, je distribue le drapeau européen, parce que c’est notre objectif pour ce prochain mandat : on va rejoindre l’Europe et devenir le premier pays de l’UE dans l’ordre alphabétique, s’enthousiasme Maris, 35 ans, des fanions plein les mains. Les Albanais veulent de tout cœur faire partie de l’UE.»
A l’approche des législatives du 11 mai, les danses folkloriques albanaises sont de sortie, mais c’est bien l’Europe qui est au cœur des meetings socialistes. Même après plus de trois décennies d’attente et un statut de candidat obtenu par le pays en 2014, la société albanaise rêve toujours du passeport européen. «Intégrer l’Europe, c’est la chose la plus importante pour nous, assure Tea, une commerçante de 30 ans. Ça fait longtemps qu’on attend cette a