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Législatives

En Albanie, la campagne électorale très europhile d’un Premier ministre de plus en plus autocrate

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Favori des législatives de dimanche, le Premier ministre Edi Rama place l’adhésion à l’UE au cœur de sa campagne pour un quatrième mandat. L’objectif fait consensus dans une société tournée vers l’Europe, mais ses opposants dénoncent la dérive mafieuse de sa majorité.
Le Premier ministre albanais, Edi Rama, à Thessalonique (Grèce), le 3 novembre 2024. (Giannis Papanikos/REA)
par Louis Seiller, Envoyé spécial à Tirana (Albanie)
publié le 8 mai 2025 à 7h10

Sous un généreux soleil de printemps, des milliers de sympathisants du Parti socialiste se regroupent en cercle sur l’immense place centrale de Tirana. Une tribune en forme d’étoile a été installée, et de petits drapeaux bleus de l’Union européenne portant le slogan «Albanie 2030» flottent au-dessus de la foule. «Avec le rouge et noir albanais, je distribue le drapeau européen, parce que c’est notre objectif pour ce prochain mandat : on va rejoindre l’Europe et devenir le premier pays de l’UE dans l’ordre alphabétique, s’enthousiasme Maris, 35 ans, des fanions plein les mains. Les Albanais veulent de tout cœur faire partie de l’UE.»

A l’approche des législatives du 11 mai, les danses folkloriques albanaises sont de sortie, mais c’est bien l’Europe qui est au cœur des meetings socialistes. Même après plus de trois décennies d’attente et un statut de candidat obtenu par le pays en 2014, la société albanaise rêve toujours du passeport européen. «Intégrer l’Europe, c’est la chose la plus importante pour nous, assure Tea, une commerçante de 30 ans. Ça fait longtemps qu’on attend cette a