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Saccages

En Albanie, la future «île des Trump», symbole de la dérive touristique du pays

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La fille du président américain et son mari veulent investir plus d’un milliard d’euros pour transformer une vieille base militaire marine en un nouveau lieu branché pour les ultra-riches. Les autorités albanaises leur déroulent le tapis rouge, mais le projet inquiète écologistes et habitants.

Près de l'île de Sazan, en Albanie, en juillet 2024. (Adnan Beci/AFP)
ParLouis Seiller
Envoyé spécial à Vlora (Albanie)
Publié le 14/09/2025 à 10h03

Il n’est pas encore 10 heures, mais le soleil de début septembre brûle déjà. Originaires de France, de Pologne ou de Turquie, des groupes de touristes se sont réfugiés à l’ombre des jeunes pins du port de plaisance en pleine construction de Vlora. En couple ou entre amis, ils embarquent sur la dizaine de bateaux qui fendent les eaux de la baie de cette ville du sud de l’Albanie. Au programme de l’excursion : des grottes, du farniente sur les criques de galets, et surtout une île mystérieuse, «la porte de l’Adriatique».

«Sazan, c’est la destination numéro 1 ! assure, lunettes de soleil et petite sacoche sous le bras, Krenar Dervishi, le jeune manager de l’une des nombreuses agences maritimes locales qui opèrent durant la longue saison estivale. Sazan, c’est notre seule grande île en Albanie, et elle intéresse pour son histoire, parce qu’elle a été habitée par les militaires et leurs familles sous le communisme.»

Bunkers ombragés

Les visiteurs en maillot de bain ne sont pas les seuls à être attirés par cette île de 5 km² couverte de maquis, et dont le positionnement stra