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Libération
Contestation

En Allemagne, des militants pro-climat occupent la permanence du vice-chancelier écologiste

Plusieurs activistes ont envahi ce jeudi la permanence régionale du ministre de l’écologie, Robert Habeck, afin de protester contre son rôle supposé dans l’évacuation la veille d’une ZAD s’opposant à l’extension d’une mine.
Des militants écologistes manifestaient devant le ministère de l'économie et du climat à Berlin, le 4 janvier dernier. (Markus Schreiber/AP)
publié le 12 janvier 2023 à 17h42

A peine vingt-quatre heures après l’expulsion d’activistes écologistes à Lutzerath par la police, la réponse des militants du climat allemands ne s’est pas faite attendre. Plusieurs d’entre eux ont envahi ce jeudi la permanence régionale du Vice-chancelier et ministre de l’Economie et du Climat, Robert Habeck, dans le Nord du pays. «Nous venons d’occuper, avec des militants autonomes, le bureau régional de Habeck, qui est aussi le bureau du parti des Verts de Flensburg», dans la région du Schleswig-Holstein, ont annoncé sur Twitter des membres du mouvement de désobéissance civile pro-climat Ende Gelände.

Leur message sur Twitter était accompagné d’une photo montrant la façade de la permanence occupée par une dizaine de militants, qui ont déployé une banderole «Solidarité avec Lützerath».

Vice-chancelier et ministre de l’Economie et du Climat du gouvernement d’Olaf Scholz, l’écologiste Robert Habeck est «en grande partie responsable de l’évacuation violente de Lützerath», accuse l’organisation Ende Gelände. Avec la direction du groupe énergétique allemand RWE, le ministre écologiste «a autorisé le démantèlement de Lützerath», selon les militants.

Plus tôt dans la matinée, le vice-chancelier écologiste avait affirmé «comprendre tous ceux qui descendent dans la rue pour défendre le climat». Néanmoins, Robert Habeck reste inflexible : «le fait de s’en tenir aux dates de sortie du nucléaire et de ne pas compter sur le marché pour régler les choses», en dépit de l’arrêt des livraisons de gaz russe, est «également un grand succès pour le mouvement climatique».

Tôt dans la matinée mercredi, la police allemande a commencé à évacuer la ZAD de Lützerath, où plusieurs centaines d’écologistes avaient convergé pour tenter d’empêcher l’extension d’une mine de charbon à ciel ouvert. Beaucoup d’entre eux y vivaient depuis près de deux ans, dans un hameau abandonné transformé en camp retranché où ils ont construit des campements de fortune. Une ZAD très importante aux yeux des activistes devenue le symbole de l’opposition aux énergies fossiles. Cependant, la périlleuse évacuation de ces militants pourrait prendre plusieurs semaines aux forces de l’ordre allemandes.