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En Allemagne, la crise budgétaire fragilise Olaf Scholz

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En interdisant les astuces comptables pour contourner les règles strictes de l’endettement, le Tribunal constitutionnel menace la politique climatique du chancelier allemand et de sa coalition.
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, prononce un discours sur la crise budgétaire de l’Allemagne au Parlement à Berlin (Allemagne), le 28 novembre. (Markus Schreiber/AP)
par Christophe Bourdoiseau, correspondant à Berlin
publié le 28 novembre 2023 à 17h55

Après le «changement d’époque» depuis la guerre en Ukraine, l’Allemagne est entré le 15 novembre dans une «nouvelle réalité». Voilà comment Olaf Scholz a résumé devant l’assemblée fédérale (Bundestag) la décision du Tribunal constitutionnel, qui a remis en cause toute la politique climatique de la première puissance industrielle d’Europe. Pour la première fois depuis ce «coup de massue» de Karlsruhe (siège du Tribunal constitutionnel), le chancelier s’exprimait ce mardi 28 novembre devant les députés qui l’attendaient avec impatience pour savoir comment il allait faire pour trouver les dizaines de milliards de lignes de crédits annulés par les juges.

Le chancelier s’est surtout envoyé des fleurs. Le chancelier «je-sais-tout» (comme l’a moqué Der Spiegel à sa une), qui s’est félicité d’avoir trouvé le gaz nécessaire pour passer un hiver au chaud (et moins cher que prévu), a promis aux contribuables de venir à leur secours si cela était nécessaire : «You’ll never walk alone» («Vous ne marcherez jamais seuls», en anglais), a-t-il déclaré sous les rires de l’opposition.

Marge de manœuvre étroite

Le chancelier a été sévèrement sanctionné par les juges constitutionnels qui ont mis fin aux astuces comptables permettant au gouvernement de contourner habilement le «frein à l’endettement» (Schuldenbremse) gravé dan